Me revoilà, mais pas pour longtemps malheureusement, vu que je pars m'installer en Belgique. Donc je n'aurai pas internet pdt un moment... En espérant que ça ne soit pas trop long ! Donc avant de partir je poste une autre histoire. Bonne lecture
Un mot, un seul, et tout n'est que poussière et larme.Tout était prêt. La chambre, la cérémonie, le voyage de noce. Cela s'était passé très vite, peut être trop. Elle était dans une chambre d'hôtel. La couturière avait essayer de la distraire, de lui faire oublier sa peur, mais sans succès. Elle l'avait congédiée, et cette dame âgée lui avait adressé un sourire rassurant avant de sortir et de la laisser. De la laisser seule. Seule avec le silence. Un silence pesant et que pourtant elle ne briserait pas. Elle avait peur. Là, devant cette glace, elle regrettait de lui avoir dit oui.
Posé sur son lit, les mains dans les cheveux, les yeux fixés au plafond, le marié était négligé. Il avait tout préparé ; les lys blancs, les draps de soie violette, le champagne, les bougies. Tout selon ses désirs. Il l'aimait, oui il en était certain. Mais malgré tout, la peur s'insinuait en lui depuis deux heures. Cela faisait six mois qu'il l'avait rencontré, aimé peu de temps après, et demandé en mariage à sa majorité, soit deux mois plus tôt. Elle avait accepté, et depuis ce jour il ne l'avait pas ou très peu revu. Ils n'étaient jamais seuls, et cela semblait les avoir éloigné en cette période de bonheur. En y réfléchissant bien, ce mariage était précoce et il avait peur de gâcher leurs vies. A à peine dix-huit ans, elle allait commencer ses études. Lui les avaient terminées, mais du haut de ses vingt-deux ans, il ne pourrait pas la faire vivre correctement comme il s'était promis de le faire. L'heure approchait, et il se décida enfin.
La voiture n'était pas encore arrivée. La peur s'intensifia ; était elle en avance, ou bien en retard ? La cloche de l'église lui indiqua ce qu'elle redoutait le plus : elle était en retard et pas de deux minutes. Elle pris un taxi en vitesse, et arriva à l'église. Seul le prêtre était présent. De nouveau la panique l'envahit quand il arriva, plus beau que jamais dans son costume. Toute fois on voyait bien que son visage était préoccupé.
Elle était magnifique dans sa robe violette, la grâce même. Il l'a lui avait acheté, comme cadeau de mariage. Un des nombreux cadeaux de mariage. Son visage était tendu, et on pouvait voir la peur dans ses yeux. Non il n'aurait vraiment pas dû le lui demander. De plus en plus résolu, il avança vers elle, et sans la regarder plus longtemps, il demanda au prêtre d'abréger la cérémonie. Personne n'était venu mis à part leurs deux témoins. Tout le monde fut surpris de la demande, mais personne n'osa dire quoique ce soit.
Le prêtre commença sa litanie, plus courte que ce qu'il avait prévu, étonné. C'était pourtant le marié qui lui avait demandé de faire une grande cérémonie, même si personne ne venait. Il se tourna vers lui et il lui demanda alors de faire ses vœux.
Il balayer de la main les paroles du prêtre et celui-ci se repris avant de lui demander s'il voulait prendre Jane Fredisson pour épouse. Oui il la voulait, la chérir jusqu'à ce que la mort l'emporte. Rien ne sortis et le silence retentit plus que jamais dans l'église. Il la regarda, pris son visage dans ses mains, posa son front sur le sien et ferma les yeux. Il pouvait sentir les larmes qui coulaient le long de ses joues. Alors contre toute attente, il l'embrassa comme jamais il ne l'avait fait. Un baiser profond, langoureux, comme si c'était la dernière fois qu'il le faisait. Car c'était bien ça ; c'était bien la dernière fois. Il l'aimait plus que tout, mais elle était trop jeune pour se marier. Toute la vie était devant eux, et ça ne faisait pas plus de six mois qu'ils se connaissaient. Alors plutôt que de se marier et de rester le temps que ça durerait avec elle, il avait choisit la voie de la facilité. Il allait lui briser le cœur.
- Oublis moi et refais ta vie.
- Il y a quelqu'un d'autre ?
Sa voix si belle était transpercée de sanglots. Ses larmes débordaient de ses yeux. Il les essuya puis se repris, baissa la tête et la releva avec un sourire narquois aux lèvres qu'il regretta, mais qu'il jugea nécessaire.
- Oui.
Elle hurla, le frappa de ses poings, de ses petits poings, tentant de lui faire mal autant qu'il l'avait fait. Elle usa toute sa force et s'effondra sur le sol. Les témoins et le prêtre l'entourèrent non sans jeter un regard de dégout au marié. Elle avait osé croire qu'il était différent, qu'il l'aimait d'un amour sincère. Elle avait honte, et se sentait sale. Et pourtant au fond, elle se sentait tout de même soulagée.
Il n'était qu'un salaud et il le méritait. Alors tandis qu'elle était entourée, il profita de cet instant pour laisser les larmes couler le long de ses joues. Puis il se retourna vers la sortie pour rentrer chez lui. Elle n'en saurait jamais rien, et s'en était mieux ainsi.