Il était dans mes bras, son corps inerte, sans vie, froid… Froid, son corps qui était si chaud d’habitude. Sa peau était cireuse, ses cheveux ternes et ses yeux… Eux qui étaient si joyeux, brillants, n’étaient
rendu (faute d'accord + « être rendu quelque chose », ça sonne un peu bizarre (en France, du moins) que des globes oculaires perdus dans le vide, sans éclat ni
joie (répétition joie/joyeux, guère gênant mais qui a l'air involontaire ?). Il n’y avait que de l’indifférence face à la mort qui l’avait
accueillie. Des larmes, MES larmes inondaient mon visage pour ensuite couler le long du sien. Pourquoi fallait-il qu’il… qu’il… je ne pouvais même pas prononcer ce mot, j’en étais incapable. Lui qui paraissait invincible, intouchable, n’était réduit qu’à un corps inanimé. J’étais seule à présent, seule et abattue. Sans lui, qu’allais-je devenir ? Sans lui, je n’étais rien. J’aurais dû profiter de sa présence, de ses sourires, ses éclats de rires… Maintenant, il était trop tard, et ça me faisait mal, plus douloureux que
n’importe quelles blessures physiques(je t'avouerai que j'ai bloqué là-dessus... je pense que c'est juste ; à toi de voir si tu préfère un singulier ou non). Ça m’était insupportable de savoir que plus jamais, malgré tous mes efforts, je ne reverrai son visage enjoué, ne
sentirais la chaleur de son corps,
n’entendrais plus aucun
mots venant de sa bouche. Chagrin, souffrance, déchirement.
Tel était mes pensées à ce moment. Pourquoi étais-je encore là ? Ne devrais-je pas avoir déjà succombé à la mort ? Cette mort qui me serait tant libératrice. Celle qui ferait s’effacer toutes mes
blessures, mes tourments, mon deuil… Comment avais-je pu survivre alors que lui gisait sur mes genoux ? Mon cœur allait exploser, je voulais que cette douleur s’arrête, qu’elle ne devienne qu’un horrible souvenir qu’on oublie. « Alors, s’il-te-plaît, réveille-toi! Retrouve cette étincelle si particulière à ton regard. Redonne à tes cheveux leur couleur si vivifiante. Fais bouger tes lèvres, dis-moi que ce n’était qu’une blague. Je ne me fâcherai pas, mais je t’en prie, reviens-moi… Qu’attends-tu ? » Je le lui disais, je le lui criais pour ensuite le lui murmurer.
J’hurlais, pleurais et hurlais encore. Les mêmes mots, je les répétais et répétais, dans une litanie sans fin. Reviens-moi, reviens-moi, reviens-moi… J’étais incapable de défaire mon étreinte. Comment allais-je me souvenir de lui ? De la couleur de ses yeux et ses cheveux ? De son visage si beau ? Je ne voulais
(pas) le perdre… et encore moins l’oublier. Malgré tout, malgré cette peine qui criait en moi et ce flot de larmes sur mon visage, je
réussi à desserrer mes bras autour de sa taille, à passer une dernière fois ma main dans ses cheveux, sur sa peau, son visage. J’abaissai ses paupières, après avoir regardé et incrusté chaque détail de ses yeux dans ma mémoire. Je me levai, difficilement et péniblement. Mon corps me faisait terriblement mal, mes jambes peinaient à me porter et mes bras m’élançaient. Cependant, toute cette douleur s’éclipsait derrière celle dans ma poitrine, oppressante et soutenue. Reprenant un semblant de courage, je jetai un dernier coup d’œil à son corps et j‘en fus sûre. Sûre de ne jamais oublié son grand sourire, le teint de sa peau, ses cheveux roses, ses yeux onyx… Sûre de ne pas l’oublier lui, Natsu…
Je m’éloignais de lui, traversant le paysage dévasté qu’était maintenant Fiore. Les 10 000 dragons avaient réussi à traverser la porte Éclipse et, malgré l’effort de toutes les guildes présentes, personne ne put la refermer. Donc, la chasse aux dragons fut annoncée. Seulement, un à un, mages et habitants périrent et maintenant, il ne restait que très peu de survivants. Fairy Tail… Fairy Tail n’avait pu survivre à un tel assaut, même avec ses trois
dragonslayers ( ). Alors le peu de personnes qui avaient survécu se réunirent au Mercurius. J’y étais allé une seule fois, au début de l’apocalypse. Voir tous ces visages défaits, souffrants… C’en était trop. Ainsi, Natsu et moi étions allés à l’extérieur, abattre les dragons… Nous en étions à notre 7ième lorsque Natsu est… Je lui avais dit de ne pas y aller, de ne pas essayer. Mais il m’a
sourit, et m’a dit que rien ne lui arriverait…que tant que je serai à ses côtés, il ne s’autoriserait pas à mourir… qu’il avait encore une raison de vivre : me protéger. Sauf qu’un deuxième dragon était survenu et nous n’en pouvions plus. J’ai fait une seule erreur… une seule. Je ne me le pardonnerai jamais. « Jamais, jamais, jamais, JAMAIS ! » Je criais ce mot, le crachais, le vomissait presque. Il me brûlait la gorge, compressais mes poumons, asséchait mon cœur… Il n’était plus là par ma faute, à cause de moi il ne pourra plus jamais se relever. J’étais seule, et c’était tout ce que je méritais. Je ne m’autoriserais plus aucune compagnie, prenant la solitude comme une punition. J’en souffrirais, même peut-être qu’un jour cette souffrance remplacerait celle qui brûle dans ma poitrine. Au fond de moi je l’espérais
, cette idée égoïste s’insinuait dans mon esprit comme un poison.
J’avais marché pendant des jours
(en) me cachant quand un dragon passait au-dessus de moi. À chaque fois, je me demandais si je ne devais pas me laisser prendre par cette créature, m’abandonner pour que la mort
viennent me chercher. Cependant, j’en étais incapable. Je me disais que je me le refusais, que c’était le comportement d’un faible, mais la véritable raison, celle qui m’empêchait de me suicider de la sorte, était que j’avais peur, que j’étais lâche et que je le serai toujours. Comment Fairy Tail avait fait pour m’accepter, moi ? Comment Natsu avait réussi à m’aimer, Lucy Heartfilia ? Comment avaient-ils fait, alors que moi je me détestais
. J’étais faible et maladroite, alors à quoi bon m’aimer ? Moi, qui n’apportais que malheurs et problèmes. Peut-être que leur amour était sincère, peut-être faisaient-ils semblant, mais une chose était sûre, plus personne n’était là pour me répondre et plus jamais quiconque ne m’aimera, pas après tout ce que j’avais causé.
Je dormais, mangeais et buvais peu. La terre détruite par les flammes restait stérile, ne laissant qu’un désert inhospitalier sans végétation, source d’eau ou faune. Toute vie sur ces terres avait été annihilée. Je vagabondais, me cachant difficilement des dragons qui passaient près de moi. Bientôt, toutes mes forces me quittèrent. Mes jambes me lâchèrent, me délaissant sur le sol. J’étais épuisée, vidée de toute énergie vitale, incapable de me relever. Progressivement, je perdais l’usage de mes membres. J’aurais dû paniquer, sauf qu’aucun sentiment ne montait en moi. Le vide total. Peut-être avais-je perdu à la même occasion toute humanité ? Je ne pensais qu’à un seul mot : « Enfin ! » J’étais soulagée que tout se finisse, que lorsque je fermerais les yeux, plus jamais ils ne s’ouvriraient. Mon souffle ralentissait tranquillement, mes paupières s’abaissaient doucement, me cachant un peu plus la lumière à chaque instant jusqu’à ce soit le vide. Vide, sans lumière, sans tristesse…
Cette douleur, je croyais qu’elle était partie. Ma poitrine me faisait mal, atrocement mal. Pourquoi ? N’étais-je pas morte ? Je voyais de la lumière qui s’infiltrait derrière mes paupières. Je ne voulais pas la voir, je voulais que tout reste sombre. J’aimais ces ténèbres, aussi
noir que mes sentiments. Je sentis de la pression sur mon épaule : quelqu’un me secouais légèrement. « Lucy ? » Cette voix… était-ce… Sting ? Je ne pus m’empêcher d’ouvrir les yeux. Le paysage qui m’accueillait était la voûte céleste. Ainsi que le visage d’un jeune homme. Cheveux blonds, yeux bleu Klein, charmant, Sting. Il avait l’air inquiet et… content. « Salut, Blondie. » Que faisait-il ici ? Comment m’avait-il trouvée ? Trop de questions se bousculaient dans ma tête. « Sting ? » Un sourire apparut sur son visage, un sourire fier. « En chair et en os
, Blondie ! » Qu’avait-il à sourire de la sorte ? Une bouffée de colère montait en moi, réchauffant mes joues, augmentant le rythme de mon cœur. « Efface-moi ce sourire de ton visage. Nous n’avons aucune raison de
se (discutable) réjouir. » Je m’étais relevée avec peine, le foudroyant du regard. Lui, qui avait verrouillé ses yeux dans les miens, leur avait donné une expression moqueuse. « Ah oui, Blondie ? Et si je t’en donnais une ? Être vivant ! N’est-ce pas assez ? » Il devait blaguer, non ? Impossible qu’il le
pensa vraiment. Pas après tout ce qu’il avait dû traverser. « Vraiment ? Être vivant ? » « Oui, se réjouir d’être vivant. Ou si tu préfères, se réjouir de n’être pas mort. » De n’être pas mort ? Et si c’était justement ce que je voulais être, morte ! Mais il n’y comprenait rien, il était sans cœur et n’avait pas de sentiment ! Il se foutait de ses amis, de sa guilde… Il ne pourrait jamais savoir ce que j’endurais. « Que fais-tu de ceux qui, justement, sont
mort ? Tu les oublies ? Tu t’en fous de leur sort, tant que toi tu
survie ? Tu vas continuer à sourire, même après que toute ta guilde soit morte ? Tu… » « Arrête ! » Il avait crié, c’était un cri de détresse, de ceux qui vous chamboulaient. Sting me dévisageait. Des larmes inondaient son visage. Tant de tristesse, de souffrance… cette même peine qui me déchirait. Il vivait cet enfer, celui, infini, de notre propre esprit qui nous
tourmentes jusqu’à nous rendre fous. « Arrête… S’il te plaît, arrête. Je n’en peux plus. » Il respirait péniblement, étouffé par son propre chagrin. « Je souris… je souris car je ne sais pas quoi faire d’autre. Je me suis dit que… que peut-être qu’en souriant je réussirais à me défaire de cette sensation horrible qui me ronge ! Mais ça ne marche pas ! Elles me hantent toujours ! Toutes ! Chaque image de mes amis en sang, mort, car je n’ai pas su les protéger ! Alors ne me dis pas que je les oublies, que je m’en fous ! J’essaie juste de vivre pour ceux qui n’ont pas eu cette chance, ceux qui
aurait voulu vivre, mais qui sont morts ! Peux-tu en dire autant !? Peux-tu dire que tu vis pour eux, qui ont péri !? Qu’à chaque jour tu penses à eux et te dis que, aujourd’hui encore, tu vas survivre pour pouvoir vivre cette vie à laquelle ils n’ont pas eux droit !? » Il s’était approché, criant plus fort à chaque phrase, ajoutant du ressentiment à chaque mot, doublant sa tristesse à chaque syllabe. Pourquoi ses paroles me faisaient-elles mal ? J’étais impuissante, lamentable. À mon tour de pleurer. Un torrent descendait le long de mes joues. Je devais être pathétique. « Non, je ne peux pas ! J’en suis incapable ! Incapable de vivre sans eux, incapable d’être forte. Je ne suis même pas capable d’avoir la volonté de vivre, ni même la volonté de mourir. Je suis faible, si faible… À cause de moi… il est… mort ! MORT ! Je l’ai dit ! Mort ! Mort ! Mort ! À cause d’une stupide erreur… » À présent, c’était moi qui criais. Martelant son torse de coups. J’avais l’impression que chaque battement de mon cœur était le dernier. Sting emprisonna mes poignets dans ses mains, puis, remis mes bras le long de mon corps. Ils ballottaient, étaient faible et n’avaient plus aucune volonté de frapper. Ils ne voulaient que rester immobiles. Il m’enlaça, me serrant contre lui. Je me laissais faire, allant même jusqu’à le serrer en retour. Je pleurais et pleurais, et
malgré que (la validité de cette structure a toujours été un grand débat pour les linguistes et grammairiens...) je ne voyais pas son visage, je sentais, aux soubresauts qui secouaient son corps, que lui aussi ne pouvait s’empêcher de verser des larmes. « C’est la même chose pour moi… » Sa voix m’avait surprise, résonnante et grave. Empli d’une tristesse si profonde… Je m’étais trompé à son sujet, il était comme moi, perdu par le deuil d’un nombre incalculable de
personne qui nous étaient proches. Je l’avais regardé, lui, son visage, ses yeux… et un désir était monté en moi. « Reste avec moi. » J’avais à peine murmuré. Il avait resserré son étreinte, fermé les yeux et déposé son menton sur le dessus de ma tête. « D’accord. » Un sentiment de paix m’avait envahi, un sentiment que je n’avais plus ressenti depuis la mort de Natsu.
J’avais oublié… oublié cette sensation, celle d’un corps chaud contre le mien lors du réveil. C’était agréable, réconfortant. Je voulais rester dans cette position pour le reste de mes jours, en sécurité, bien confortable. Mais c’était tout ce que je m’étais refusé, ce bonheur que je m’empêchais d’atteindre, mon châtiment. Qu’avais-je pensé en lui demandant de rester ? Pourquoi ? Pourquoi ce désir d’être près de lui m’avait assailli ? J’étais faible, faible face à mes propres sentiments. Pathétique. Il fallait que je m’enfuie. Loin de lui. J’avais levé tranquillement ses bras qui entouraient mon corps, m’étais éloignée doucement de lui et finalement, je m’étais mise à marcher silencieusement, partant seule, sans Sting. Il avait su atténuer ma douleur, celle qui m’était insupportable, était devenue supportable. Seulement, c’était un luxe, un luxe que ma conscience désapprouvait. Mes souvenirs, mes pensées et cette stupide douleur seraient ma seule compagnie. Rien d’autre. Plus jamais mes erreurs ne causeraient de mal à un être qui m’était cher. Jamais avais-je dit, répété, crié. Et je tiendrais cette promesse.
Chaque pas était de plus en plus douloureux, pénible. Chaque inspiration me brûlait la gorge. Mes yeux étaient asséchés, rien n’allait et tout m’était insoutenable. Pourquoi m’affaiblissais-je si vite ? La faim ? La soif ? Ou peut-être même la solitude ? Je n’en avais aucune idée, mais je savais que si je ne faisais rien, je ne vivrais pas longtemps. J’avais besoin d’aide, cependant, je ne pouvais me risquer à solliciter quelqu’un, de peur de succomber une deuxième fois à mon envie d’avoir une personne à mes côtés. Je continuais donc obstinément à marcher. Sans relâche, mes pieds se posaient l’un devant l’autre. Mes poumons se remplissaient d’air, encore et encore. Je me surprenais à être en vie, d’avoir la force de continuer. Malgré ma réticence, je ne pus m’empêcher d’aller vers Mercurius. C’était le seul endroit ou je pouvais recevoir de l’aide. Seulement, je ne resterai là-bas que le temps nécessaire pour être juste assez en forme. Je m’obstinerai à ne pas parler, sourire ou faire tout autre geste pouvant créer des liens. Rien. C’était une promesse faite à moi-même. Comme un fantôme qui ne faisait que passer. C’est ce que j’étais en réalité, un fantôme. L’ombre de ma personnalité, celle enjouée, souriante. Celle que je ne pouvais plus être. C’était comme si plus jamais mes lèvres ne s’étireraient en un sourire, comme si mes cordes vocales étaient incapable de former le son d’un rire. Mon corps ne pouvait plus ressentir de la joie ou du bonheur. Le château était proche, inconsciemment, j’étais restée près de lui. Peut-être avais-je ressentie un certain réconfort à voir les tours pointées vers le ciel. Seule démonstration de vie, seul repère de notre ancienne vie… J’arrivais, j’y étais presque. Quelques pas et quelqu’un viendrait m’aider, m’apporterait dans un lieu plus sûr et me remettrais sur pieds. Malheureusement, je
m’effondrais sur le sol, incapable de faire un geste de plus.
J’essayais de crier, mais aucun son ne sortait (temps ?). Et puis,
j’abandonnais (temps ?), encore une fois. Mes sens s’affaiblirent, renforçant ma décision d’abandonner. Cependant, la mort ne voulait pas de moi, le moment n’était pas venu. Une personne approchait,
me prit (tu peux sûrement trouver mieux, comme verbe, non ? ) et m’amena au Mercurius. Je ne pus voir
c’était qui, je savais juste qu’il venait de me sauver la vie…
Je me réveillai tranquillement d’un sommeil profond. Pas de ceux,
réparateur, qui vous
laisse en forme. Non, ceux où vous vous réveillez et que vous vous souvenez de rien, pas le moindre petit détail de votre vie. Et qu’ensuite, chaque moment vous revient, provoquant une série d’émotions. Des sommeils qui vous bouleversent lorsque vous les brisez. « Lucy ? Est-ce que ça va ? » Oh non… Que faisait-il ici ? Pourquoi fallait-il que ce soit lui ? Je ne pourrai jamais le repousser. Ma volonté n’était pas aussi forte. « Lucy ? Lucy !
Qui a-t-il ? As-tu mal ? » Je m’étais mise à pleurer, face à tous mes souvenir, face à ma faiblesse, face à lui… Sting. Il s’était levé, pour s’asseoir devant moi et me prendre dans ses bras. Pourquoi devait-il se montrer si réconfortant ? «
Oye (Oi ? Oy ?) Lucy, tu vas bien ? » Sa voix, douce et grave,
rempli d’inquiétude
, m’empêchait de continuer à ne rien dire. « Non… Mon cœur souffre… » Pitoyable, à peine réveillée et déjà je brisais la promesse que je m’étais faite. Sting avait resserré son étreinte et chuchota une seule phrase : « Je le guérirai, c’est une promesse. » Je restais silencieuse, laissant mes larmes couler le long de mon visage. Lui ne disait rien non plus
, (rythme) ce silence amplifiait la présence de l’autre. Pendant un long moment rien ne fut dit, nous étions apeurés que les mots ne
puisse rendre hommage à cet instant, qu’ils l’éclatent. Cependant, Sting ramassa quelque peu de courage et parla. « Seulement, tu dois rester près de moi. » Je le serrai plus fort. « D’accord. » Mais ce ne fut pas suffisant pour lui. « Promets-le-moi, s’il te plaît, promets-le-moi » Pourquoi fallait-il qu’il me demande de faire une telle chose ? J’en étais incapable. Je ne pourrais jamais la respecter. Je ne pouvais me le permettre, personne ne devait rester longtemps près de moi, pour leur sécurité et pour me punir. Cependant, je ne pouvais me résigner à le quitter. Peut-être étais-je égoïste ou naïve, mais je ne voulais le perdre, pas une personne de plus, et puis, je croyais en lui, je croyais qu’il survivrait à tout, même à mes côtés. Pourtant, j’avais cru autant, même plus, en Natsu et il était… mort. Je ne devais me fier à cette impression d’invincibilité, tout le monde pouvait mourir et encore plus s’ils étaient proche de quelqu’un cher à leurs yeux. C’est une faiblesse d’aimer, j’étais une faiblesse pour Sting et jamais je ne permettrai qu’il meure par ma faute. La seule solution était de m’éloigner, d’aller là où il ne pourrait me trouver. « Lucy ? Promets-le-moi ! Je t’en prie ! » Je le sentais se tendre, ses muscles se crispaient, ses mains qui entouraient mes bras se resserrèrent et il s’était
reculer, pouvant ainsi voir mon visage et river son regard dans le mien. Je pouvais y voir de l’inquiétude, il était terrifié à l’idée d’entendre la réponse que je m’apprêtais à lui donner. Oh combien j’appréhendais le moment où je verrais la déception teinter ses yeux. Je savais que je le blesserais en refusant de le lui promettre, mais c’était infime face à la douleur qu’il ressentirait en restant près de moi. Je devais me le dire, me le répéter, jusqu’à me convaincre de la véracité de mes propres pensées. Après quelques secondes, j’en étais
convaincu. C’était la bonne décision, je faisais tout cela pour son bien. « Je…Je ne… » Il
m’interrompu. « Penses-y bien Lucy, ne
dit pas des mots que tu regretteras un jour. Je veux être avec toi et je sais que c’est pareil pour toi. Alors ne laisse pas le deuil t’empêcher de faire ce que tu veux ! S’il te plaît Lucy, reste ! » Voulais-je être avec lui ? Oui, plus que tout au monde, je voulais avoir un ami à mes côtés. Mais c’était impossible ! « Je suis désolée, je ne
peut te le promettre… J’en suis incapable. » Nous avions raison de croire que les mots pouvaient briser un moment. Seulement quelques mots et le souvenir de notre instant paisible s’était envolé. « Pourquoi Lucy ? Pourquoi t’obstines-tu à te refuser tout ce que tu veux ? Ne te l’ai-je pas dit !? Tu dois vivre pour ceux qui n’en ont pas eu la chance ! Sois heureuse pour eux ! Goûte au bonheur pour eux ! Fais ce qu’ils ne pourront jamais faire ! Mais ne t’enfermes pas seule dans ton monde sous prétexte que c’est de ta faute, ce ne l’est pas ! » Pourquoi doit-il me rendre la tache plus difficile qu’elle ne l’était ? « Ce n’est pas ça… » Je le
vit se lever, en colère, il rugissait presque. Il me fixait, ce qui me permettait de voir mieux que jamais la douleur que je lui causais, elle était grande et je me détestai pour cela. « Alors pourquoi !? Explique-moi ! Pourquoi ne veux-tu pas rester auprès de moi !? Pourquoi te résignes-tu à rester seule !? Je veux comprendre ! Je veux TE comprendre ! » Pour la suite, je ne pus me contrôler.