Alors voiloù maintenant que le 2 est sorti depuis novembre 2012, je me colle au 3 le dernier de cette trilogie. Je voulais déjà poster le prologue de ce dernier volet dans lequel nous verrons de nouveaux personnages :
mon préféré = Benji ! et oui ! Benjamin est un geek un peu maladroit avec beaucoup de charme... (me demande bien où j'ai pu trouver mon inspiration ?!)
Eleonore, la nouvelle meilleure amie d'éli (la fille du colonel Ramirez)
Margareth, la mère d'éléonore
Sathia
Hélios
nous retrouverons Alain le psy, Satya, Merhia, Eric, .... je pense que je vais m'arrêter là avant de tout révéler.
Donc voici le prologue : à corriger évidemment ! et je pense poster le premier chapitre prochainement.
Prologue
*****
Il faisait nuit depuis plus de quatre heures lorsque Marc Sulliver tenta d’éviter le camion qui roulait devant lui sur le pont Van Praets que la pluie avait rendu glissant. Marc ne réfléchit pas. La peur agit pour lui. Il appuya de toutes ses forces sur la pédale de frein et tourna le volant avec la terrifiante vision de cet obstacle s’approchant inévitablement de lui. Le capot de la Mercedes plia sous le choc avant que le véhicule ne se soulève dans les airs. Marc n’eut pas le temps de crier. Sa tête heurta le coussin blanc déclenché par l’air bag. La ceinture de sécurité lui broya le torse. Pas de douleur, juste des sensations étouffées. Des images lui parvinrent en cascades. Une nuée de souvenirs : sa femme, la naissance de son fils, ses parents, l’enterrement de son père, ses amis… Il se laissa bercer dans la plénitude de ces milliers de clichés de sa vie. Quand la voiture retomba sur l’asphalte, la bienfaisante inconscience avait déjà emporté Marc. Ce n’était déjà plus qu’une masse sanguinolente et inerte, retenue à la vie par des battements de cœur imperceptibles. Une lumière blanche apparut, éblouissante, rassurante au bout d’un tunnel sombre. Marc commença son ascension attiré par cette prometteuse chaleur. Car il avait froid. Terriblement. Il ne ressentait rien d’autre que ce froid absolu. Dans le silence gelé, derrière lui, un bruit métallique attira son attention. Le déchirement aigu perça ce monde figé et glacial. Marc hésita. Ses yeux ne percevaient aucun mouvement. Ce-pendant le bruit se rapprochait de lui. Un frisson le traversa. Le froid. Toujours ce froid. Plus intense. Il décida d’ignorer ce bruit. La lumière l’attendait et l’idée qu’elle disparaisse l’effrayait. Il allait courir vers elle quand une voix résonna dans le tunnel. Marc ! Marc ! Elle provenait du côté le plus sombre du tunnel, là où il avait entendu les résonances insolites. La voix douce et enfantine re-lança l’appel. Marc ! Marc ! L’incertitude chemina une nouvelle fois dans l’esprit de l’homme. Que faire ? Qui suivre ? La lumière ou cette voix inconnue ? Avec in-quiétude il nota que l’éclat ternissait au fond du tunnel. L’idée d’être seul dans le noir total le terrifia. Un flash éclata. Ton fils a besoin de toi Marc. Tu dois revenir vers moi. Il te suffit de suivre ma voix. Son fils Adrien ! Comment oublier son petit bonhomme de deux ans ? Il était la seule raison au monde qui pouvait encore le retenir à la vie, la seule raison plus importante que cette douce plénitude qui refermait déjà ses portes. Guidé par l’appel, Marc rebroussa le chemin et s’éloigna de la lumière sans un regret.
Satya soupira. Elle reposa sa main sur le bras de Marc Sulliver. Avec satisfaction, elle constata que les battements s’intensifiaient. L’homme revenait parmi le monde des vivants. Un sourire irradia le visage de la fillette avant de se concentrer sur l’amas de tôle qu’elle avait commencé à déplier par la seule force de son mental. Elle n’avait pas tout à fait terminé sa tâche. Il fallait maintenant qu’elle parvienne à désincruster complètement le corps de Marc. Au loin les sirènes résonnaient. Les secours seraient sur les lieux de l’accident dans quelques minutes. Cinq tout au plus. Satya observa les alentours. Le camion retourné en travers du pont, gisait sur le flan comme une baleine échouée. À l’intérieur, le chauffeur était inconscient mais son état ne semblait pas être inquiétant. À nouveau Satya se concentra sur la Mercedes. Ses yeux verts se plissèrent légèrement. Un grand fracas surgit de la bouillie métallique où gisait Marc toujours inconscient. Comme une fleur de fer et d’acier qui éclos, la charpie libéra son conducteur. Satya se glissa furtivement jusqu’au blessé affalé sur l’air bag. Du sang coulait le long de son oreille et ses jambes écrasées par le tableau de bord dessinaient un angle douteux. Satya avala sa salive. La vision était abominable. Cependant elle savait déjà qu’il survivrait à ses blessures. Un grondement sourd s’intensifia au bout du pont. Plusieurs véhicules approchaient rapidement. Rien à voir avec les ambulances. Quatre grosses berlines noires vrombissaient vers elle comme une nuée de corbeaux. La fillette ne détourna même pas la tête. Elle reporta toute son attention sur Marc Sulliver. Elle n’avait pas choisi cet homme pour rien. Il serait un parfait messager. La deuxième voiture stoppa à côté d’elle dans un crissement tandis que les trois autres cernaient la scène de l’accident. Éric se précipita vers Satya. L’angoisse se lisait sur son visage et, pour la première fois depuis des mois, Satya le vit courir. La peur semblait avoir annihilé sa souffrance et sa claudication ne se percevait presque pas.
— Satya ! Tu es devenue folle ! Qu’est-ce qui t’a pris ?
Eberlué, il regarda l’homme en sang dans l’épave. La fillette le fixait avec une étrange intensité et ne parais-sait même pas se rendre compte de sa présence. Une autre voix, plus grave résonna soudain.
— Éric ramène-là ! Cette comédie a assez duré !
Merhia se tenait derrière eux, une expression de co-lère animait ses yeux sombres. Les sirènes des ambulances miroitèrent à l’avant du pont. Éric attrapa Satya par le bras et l’entraîna sans ménagement vers les véhicules. Il la hissa à l’intérieur à côté de Merhia. Satya n’avait pas opposé la moindre résistance comme il l’avait craint. Elle restait muette, les yeux perdus dans le vague, un léger sourire sur les lèvres.
— Cet enfant me rendra fou, soupira Merhia.
L’accélération soudaine de la voiture les colla au siège. La priorité était de s’éloigner le vite possible et de disparaître sans laisser la moindre trace. Le vieil homme considéra un instant l’enfant muette. Pourquoi s’était-elle enfuie soudainement ? Pourquoi avait-elle sauvé cet homme ? Il ne tenta pas de lire les pensées de Satya sa-chant à l’avance qu’elle les bloquerait. Il observa les façades des bâtiments défiler à une vitesse vertigineuse derrière la vitre teintée.
— Nous ne pouvons plus rester à Bruxelles maintenant. Je ne prendrais pas ce risque, murmura-t-il comme pour lui-même.