Commentaires détaillée, svp
Voila quelques extraits de l'histoire qui ne trouvent pas encore leur place dans le fil mais l'auront plus tard.
Je me réfugiai dans ma chambre en courant et claquai la porte en la refermant derrière moi. Je pris mes écouteurs et allumai la radio sur une station au hasard. Je tombai sur une chanson parfaite pour pleurer. De celles qu'on entend dans les films au moment où l'héroïne pleure un amour perdu.
Je me laissai glisser au pied de mon lit et rabattis mes jambes sous mon menton.
Là, je m'autorisai à pleurer. Je me repassai toute la scène dans la tête et me dégoutai un peu plus à chaque secondes.
Peut-être avait-il raison. Peut-être n'étais-je finalement qu'une fille sans cœur. Pourtant, j'étais certaine d'avoir changé à son contact. D'avoir apprit à être humaine.
Quelqu'un sans cœur peut-il pleurer un amour perdu ?
Notre aventure s'était terminée avec succès, j'avais sauvé le monde des sorciers et je savais désormais qui j'étais. L'Élue. La belle affaire ! A quoi bon pouvoir sauver plein de gens si la seule personne qui comptait vraiment ne me voyait plus que comme un montre incapable de comprendre les autres ?
La perte était trop grande. Je ne pouvais supporter qu'il s'éloigne encore. Je savais que je l'aimais. J'en étais parfaitement consciente. Mais j'avais eu tellement peur de le lui dire. Était-il encore possible d'arranger les choses ? J'aurais tellement aimé. Pourtant, je ne pensais pas qu'il accepte encore de me voir. J'avais tout fichu en l'air. Encore.
Je n'avais plus envie que d'une chose. Je me relevai sortis de la maison. Je savais que plus bas, à quelques rues de là, une bande de voyous squattait une ruelle sombre et sale. Ils y vendaient tout plein de trucs dégoutants et illicites. Très bien. Si c'était le seul moyen d'oublier ma peine, de me laisser partir, je le ferais. Après tout, pourquoi continuer à se battre si la seule chose que l'on voulait vraiment manquait à l'appel ?
Je descendit les trois rues me séparant du but d'un pas excessivement lent. Certes, ma décision n'était pas une action réfléchie. Non, c'était une action désespérée. Parce que je ne pouvais pas vivre avec cet échec sur la conscience. Alors j'allais oublier.
En sortant, j'avais prit mon argent de poche. Ça faisait pas mal d'argent.
J'étais arrivée à destination. L'Enfer m'attendait au bout de cette ruelle. Un enfer qui se serait déguisé en Paradis, en doux rêve pour mieux vous tromper. Je le savais. Mais j'y allais quand même. Un groupe de cinq garçons habillés en noir était assis par terre. Ils me regardèrent tous avec des yeux méfiants. Cependant, je devais avoir une tête à faire peur, car aucun ne posa de question. Je m'approchai alors de celui qui semblait être le chef de bande. Il était de taille plus corpulente que les autres, avait une barbe naissante et était celui qui avait le plus de petits sachets de poudre blanche entre les mains. Je me plantai devant lui, les mains sur les hanches, le regardant d'un air dédaigneux et supérieur. Il m'interrogea du regard et je désignai ses mains du menton. Il haussa un sourcil, septique et je sortis l'argent de ma poche. Il eut alors un visage plus intéressé et me tendit quatre petits sachets. Je sortis le reste de l'argent se trouvant dans mon autre poche et cette fois, il me donna la totalité de la drogue. Sur un hochement de tête en guise de remerciement, je repartis chez moi, une dizaine de sachets blancs dans les poches.
A la maison, il n'y avait personne. Ils étaient tous allé au cinéma. J'avais refusé l'invitation quelques heures plus tôt.
Dans ma chambre, après m'être allongée par terre, les yeux en larmes rivés par la fenêtre, je commençai à descendre un sachet. Alors que j'allais le finir, quelqu'un toqua à ma porte. Je décidai de faire la morte et ne répondis pas. J'allais recommencer quand la porte s'ouvrit à la volé.
La personne qui entra regarda mes yeux, puis ce que je tenais dans les mains et comprit tout de suite. Elle vint à moi, me prit dans ses bras et commença à me bercer. Je pleurais un peu plus contre son torse. Il était là. Il était revenu. Pour moi.
Après quelques minutes, je séchai mes larmes et reculai, le repoussant. Il me regarda et lu dans mon regard les mots que je ne voulais pas prononcer. « J'ai peur. »
Il s'approcha à nouveau de moi et je reculai encore, secouant la tête. Je savais ce qu'il voulait faire. C'est ce que nous attendions tous les deux depuis le début. Mais je n'étais pas prête. Du moins, je ne pensais pas l'être.
– David...
J'avais besoin de lui. Mais je ne savais pas comment franchir le pas. Le prendre vraiment dans mes bras, l'embrasser... Cela ne risquait-il pas de briser cet équilibre ? Nous avions dû mettre notre amour – tardif pour ma part – entre parenthèses le temps de terminer notre quête. Dans le feu de l'action, nous avions vécu cet amour avec simplicité. Mais maintenant ? Je voulais me blottir contre lui comme je l'avais fait si souvent avec Gabriel. Mais l'ange ne comptait plus à mes yeux. Seul le sorcier devant moi m'importait. Pourtant, j'avais peur.
– Laisse-toi aller Mélinda...
David me reprit dans ses bras. Je me débattis. Je ne voulais pas que tout se termine par une caresse.
Sans s'occuper des mes gesticulations, il me serra fort contre lui. J'en sentais son cœur battre contre le mien. Je ne voulais pas me laisser aller. Et pourtant, je désirais tellement l'aboutissement de tous ces efforts.
Et alors que je n'en pouvais plus, il posa doucement ses lèvres sur les miennes, avec tendresse et passion et je sus que tous les baisers du monde ne pourrait que renforcer cet amour déjà si fort.
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Moi, l'éternelle terre-à-terre, je l'avouais, il me faisait craquer comme personne d'autres. Jamais je n'aurais imaginer croire en ça. L'amour. Après tout, j'avais bien été forcée de croire en la magie. Aussi impossible soit-il, j'y croyais. J'avais la foi, une foi inébranlable. Pourtant, ce que je remarquai surtout, c'est que depuis le début, ce sentiment me faisait souffrir. Parce que David me manquait. Terriblement même. J'étais ce qu'on appelle amoureuse. Je compris par la même occasion que je ne pouvais plus me passer de lui. Je le savais depuis le début. Mais je l'acceptai enfin.
C'est alors qu'une lumière éblouissante jaillit de nulle part et une porte dorée aux allures majestueuses apparût, ouvert, telle une invitation à entrer. Bien que la porte ne ferme aucun espace clôt, on pouvait voir par l'ouverture tout un autre monde. Désolant et accueillant à la fois, il donnait envie d'y entrer sans le vouloir vraiment.
Inspirant un grand cout, j'entrai. Grâce à ma révélation, j'allai enfin pouvoir retrouver David.
Le paysage en lui-même était splendide. On avait l'impression d'être sur un nuage. Le sol était blanc et moelleux. Au loin, on apercevait de grandes montagnes enneigée sur le pic mais verte sur le bas. C'était un émerveillement pour les yeux.
En revanche, ce qui occupait cet espace n'était pas si plaisant à regarder. Ça et là, des gens vaquaient à leurs tâches. Ils étaient en haillons et pieds nus. Le dos courbé, ils semblaient marcher avec peine. Leurs traits étaient marqués par la douleur et l'épuisement. Même les enfants n'exprimaient aucune joie. Soucieux, ils suivaient leurs parents tout en portant pour la plupart un seau d'eau ou un sac de graines.
Cette vision me fit mal au cœur. Si David était enfermé dans un endroit pareil, il avait dû souffrir atrocement. Et dire que je ne m'étais pas pressée plus que ça, cédant à des caprices égoïstes. Je me maudis intérieurement et commença à avancer. Au loin, on pouvait distinguer une imposante demeure sombre. David était surement là-bas. Mais plusieurs chemins semblaient vouloir vous perdre avant d'arriver à la grande maison. Alors, je m'arrêtai un instant auprès d'une femme d'une quarantaine d'années et lui demanda si elle pouvait m'indiquer le chemin pour aller jusqu'au château. Déjà craintive, elle fut terrorisée par mes paroles, me suppliant de ne pas y aller. Elle me promit que la mort m'y attendait. Je lui avouai que je n'y allais que quelques instants pour sortir un ami de là et elle sembla s'adoucir. Avec toutefois une certaine frayeur dans la voix et dans les yeux, elle m'indiqua le chemin à suivre. Elle essaya une dernière fois de me dissuader puis voyant que je ne cédais pas, murmura quelques mots dans un jargon inconnu et s'en retourna à ses activités.
J'empruntai le passage que la femme m'avait montré et me mis à marcher à vive allure. Plus vite je sortirais de cet endroit, mieux ce serait.
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– Non ! Pitié ! Laissez-le ! Je me rends à sa place mais permettez-lui de partir ! Je vous promets de faire ce que vous voudrez. Et si ça implique de me tuer, je ne fuirais pas.
J'avais crié en désespoir de cause. Maintenant que je savais ce que je ressentais pour lui, je n'allais laisser personne lui faire du mal. Même si ça voulait dire de donner ma vie pour lui, j'étais prête à faire ce sacrifice. Personne n'avait jamais autant compté pour moi dans toute mon existence. Il avait tant fait pour moi, je ne pouvais rien faire.
- Mélinda... gémit David. Ne fait pas ça. Je t'en pris, vas-t-en.
- Jamais, David, tu entends ? Jamais !
Je m'étais agenouillée près de lui.
- Mais c'est ta dernière vie ! On a besoin de toi ! Après celle-là, tu mourras !
- Je sais... Mais souviens-toi que tu es le seul qui compte. Tous les magiciens du monde, je suis prête à tous les laisser tomber pour toi. Je... t'aime.
C'était la première fois que je lui disais et je me sentais comme libérée d'un poids sur le cœur. Il me caressa la joue tendrement et je fermai les yeux. Puis, lentement, je m'éloignai et retournai en direction du tueur. Avant de prendre la main qu'il me tendait, je dis à David :
- Je fais ça pour toi, alors, s'il te plait, ne gâche pas cette chance. Ne me dis pas que je serais morte pour rien.