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 Pour mon bêta-lecteur !

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camille
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MessageSujet: Pour mon bêta-lecteur !   Pour mon bêta-lecteur ! Icon_minitimeJeu 22 Nov - 21:04

Luuucas, voila donc les "chapitres" que je dois finir pour le 1er décembre (sur 25, j'en ai écrits 8 et il me reste 5 jours T.T).

Voici le 1er :

~ Jour 1 ~ Première fois

Comme chaque année, Noël promettait d'apporter de belles et nouvelles choses. De nouvelles naissances, de nouveaux cadeaux, de nouvelles choses à manger, de nouveaux moments à passer avec sa famille et ses amis. Mais aussi des premières fois.

Des premières fois amoureuses. Il y avait ceux qui allaient concrétiser leur amour de manière physique. Ceux qui allaient se retrouver pour la première fois en amoureux le soir du réveillons. Ceux qui savouraient leur premier baiser.

Des premières déceptions. Il y avait ceux qui allaient passer leur premier Noël seuls. Ceux qui s'étaient disputé pour la première fois. Ceux qui découvraient le chagrin d'une trahison.

Certaines personnes allaient pour la première fois trouver des gens avec qui elles se sentiraient bien. Avec qui elles pourraient être elles-même. Ces personnes verraient que l'on peut partager de bons moments, tout comme des mauvais, avec des amis qui seront là quoi qu'il arrive. Qu'il existe des individus capables de rester avec eux, de croire en eux même si elles doutent.

D'autres encore allaient savoir que certains amis étaient néanmoins capables de vous faire du mal. Que la confiance peut blesser. Qu'il n'est pas toujours avisé de croire ceux qui prétendre vous vouloir du bien.


Mais quelque soit l'endroit ou la raison, cette année, peut-être pour la première fois, tout le monde avait l'esprit rivé sur la fête qui approchait. Certains étaient tristes. Ils n'allaient pas pouvoir le fêter. Pour diverses raisons : décès, pauvreté.. D'autres étaient heureux. Ils allaient se retrouver en famille, auprès des personnes qu'ils aimaient. Il y en avait aussi qui étaient trop occupés pour y prêter vraiment attention. Mais, dans la rue, au travail, à la maison, une affiche, une publicité ou un sapin leur rappelait que bientôt le petit Jésus naîtrait dans la crèche.
Un esprit universel se créait en ce début de décembre. Une même volonté, celle de passer un joyeux Noël coûte que coûte.


Et partout dans le monde, les enfants, les petits et les grands, ouvraient pour la première fois en cette année, la première case du calendrier de l'Avent. Ils extrayaient le premier chocolat de décembre, et le mangeaient, impatient déjà du lendemain et de la prochaine case.



Et le 2eme parce que le premier est cours :p

~ Jour 2 ~ Avez-vous l'heure ?

Lia tapait du nerveusement du pied. Depuis au moins vingts minutes, elle attendait que le guichet de la poste soit libre. Pourquoi était-ce à elle de faire la queue déjà ? Ah oui, parce qu'il fallait qu'elle se « familiarise avec les démarches administratives des associations ». Franchement, aller retirer de l'argent pour organiser le buffet de Noël des AFA ne faisait, selon elle, pas partie de la formation à ses futures activités. Que sa mère veuille qu'elle lui succède auprès des nombreuses associations en tout genre dans lesquelles elle avait investi, soit. Mais qu'elle se serve de cette excuse pour lui refiler toutes les tâches basiques et ennuyantes, c'était de l'abus pur et simple. Oh comme elle se languissait d'être en fin de journée et de pouvoir enfin retrouver Jeph et Mathi au parc ! Le paquet de cigarettes dans sa poche la démangeait. Plus vite elle aurait fini, plus vite elle pourrait fumer et décompresser. Mais il était hors de question qu'elle le fasse devant tant de témoins. Si ses parents l'apprenaient, elle ne pariaient pas de son temps de survie. Il faudrait qu'elle attende de se retrouver avec ses amis dans l'intimité du parc abandonné.

Pour ne pas changer, Lia n'avait pas de montre. Et son téléphone était resté dans sa voiture. La patience de la jeune fille était mise à rude épreuve. Combien de temps cette bonne femme allait-elle encore mettre pour choisir le timbre de sa carte postale ? Lia s'exaspéra. Elle était pressée, elle ! Elle devait retrouver sa mère et les autres fondatrices des AFA au quartier général – qu'elles appelaient snobement « Le salon principal » – pour leur remettre l'argent et les aider à passer les commandes de nourriture. Et ce, à 15 h 00 précises. Elle se retourna et lorgna la file d'attente qui continuait sur le trottoir. Ces gens avaient la foi de faire la queue dehors par ce début de décembre. La jeune fille reporta son attention sur le garçon derrière elle. Il avait les cheveux rasés de près et les yeux marrons. Son expression était à la fois dure, ennuyée et un peu perdue. En pantalon de costume et chemise noire, elle le trouvait plutôt sexy. Depuis qu'elle le regardait, il avait consulté quatre fois son portable. Lia lui demanda alors :

« Excuse-moi, il est quelle heure, s'il te plait ?
— 14 h 45, répondit-il d'une voix monocorde.
— Merci, soupira-t-elle. Dis, je peux t'emprunter ton téléphone deux minutes ?

Il lui tendit.

— Merci. »

Elle le prit et tapa le numéro de sa mère. Si elle ne la prévenait pas du retard, elle risquait de se faire lyncher.

La première fois, le répondeur se déclencha :

« Bonjour, vous êtes sur le répondeur de Nathalie Simoa. Si votre appel a pour sujet les AFA, merci d'appeler au numéro du salon principal. Pour toute autre raison, laissez un message ou rappelez plus tard. »

Au deuxième appel, sa mère décrocha.

« Allo maman ? Oui, je suis toujours à la poste. Non je ne traîne pas. Mais enfin, ce n'est pas ma faute s'il y a une queue monstre ! Oui bah vas dire ça à celle qui a mit dix minutes à choisir son timbre ! J'arrive dès que possible. Depuis vingts minutes. Continue et je pars sans retirer l'argent. Ouais c'est ça, à tout à l'heure. »

Lia raccrocha et soupira à nouveau. Elle reçut un regard désapprobateur de la-dite bonne femme qui repartait avec sa palette de timbre à l'effigie de la région. Elle rendit son téléphone au beau garçon et le remercia à nouveau. Il la contemplait d'un air amusé et légèrement moqueur. Il lui fit remarquer qu'en cinq minutes, elle lui avait dit merci trois fois. Elle haussa les épaules. Et alors ? Au moins on ne lui reprocherait pas de ne pas être polie. Elle lui demanda comment il s'appelait mais elle n'écouta pas la réponse car la place au guichet venait de se libérer et c'était à son tour.
Elle essaya de faire sa demande le plus rapidement possible, autant pour être à l'heure à son rendez-vous que pour ne pas faire attendre un peu plus les suivants. Une fois que la somme fut dans son porte feuille, elle se hâta de sortir et en oublia même de dire au revoir au jeune homme.

Lia arriva au quartier général des AFA juste à l'heure. Elle gara sa voiture devant et entra. Sur le portail en fer forgé, une plaque gravée indiquait « AFA, Anciennes Familles Aisées ». Très snob. Sa famille, comme toutes celles membres de la communauté, faisaient partie de ses familles aisées financièrement depuis plusieurs générations. Et si les AFA s'ouvraient petit à petit aux nouvelles familles riches, les anciennes restaient les maîtresses et dirigeantes du mouvement.

La jeune fille rejoignit la pièce principale où attendaient sa mère, trois autres fondatrices et deux femmes qu'elle ne connaissait pas. Elle dit bonjour à tout le monde et donna l'argent à sa génitrice.

« Lia, je te présente Rose et Madeleine. Elles viennent d'arriver en ville avec leur famille. Rose a une fille et Madeleine un fils. Je suis sûre que tu t'entendras bien avec eux. Tâche de bien t'entendre avec eux. »

La dernière phrase sonnait comme une menace. Autrement dit, elle avait intérêt à faire un effort avec les nouvelles recrues pour que les liens entre les familles se fortifient. Mais ça ne lui posait pas de problème. Après tout, c'est comme ça qu'elle avait rencontré Jeph et Mathi, tous deux plus âgés qu'elle mais dont les mères avaient fondé les AFA avec la sienne. Du moment qu'ils n'étaient pas prétentieux et snob, elle les accepterait avec plaisir. Oui, Lia avait du mal avec tout ce qui était snob.

Durant l'après-midi, elles choisirent les traiteurs à qui commander les buffets, les orchestres à qui demander l'ambiance, la maison qui accueillerait la soirée et les personnes qui seraient invitées. Évidemment, tous les membres des AFA étaient sur la liste mais les fondatrices rajoutaient des familles parmi leurs connaissances qui pourraient leur apporter quelques intérêts relationnels.

Vers 18 h 00, Nathalie libéra sa fille. Lia prit ses clefs de voiture et sortit. Elle mit dix minutes environ pour se rendre au parc abandonné. Jeph et Mathi était déjà là. Ils parlaient avec animation, faisant de grands gestes. Sournoise, Lia sortit son téléphone – elle ne l'avait pas oublié cette fois – et prit une photo des deux garçons à leur insu. Elle s'avança ensuite en regardant l'image. Mathi et Jeph étaient âgés de 20 ans. Le premier, le plus petit de taille, avait les cheveux mis-long, blonds et les yeux noisettes. Le deuxième, bâti comme un dieu, portait les cheveux courts. Ils étaient noirs avec quelques reflets roux et son regard vert étincelait d'intelligence. Quand ils la virent arriver, ils cessèrent de discuter et se tournèrent vers elle. Elle leur fit la bise, s'assit à côté d'eux et sortit son paquet de cigarette. A la première bouffée, elle soupira longuement.

« Dure journée ? Demanda Mathi, le plus attentionné.
—Je ne sais pas. Passer une demi-heure à la poste et trois heures avec nos mères pour le buffet de Noël, ça compte ?
—Oui, rigola-t-il.
—Alors oui.

Elle leur raconta comment aller se dérouler la soirée et le menu.

—D'ailleurs, rajouta-t-elle, on va avoir de nouvelles recrues. Une fille et un garçon. Les enfants de deux nouvelles membres. Et vous connaissez nos mères, elles veulent qu'on les aide à s'intégrer.

Jeph souffla. Il en avait assez de devoir jouer le bon samaritain à chaque nouvelle AFA.

—Tu sais à quoi ils ressemblent ? Demanda-t-il.
—Non. Je ne les ai pas vu. Ils n'étaient pas là. Et ils avaient bien de la chance. Je me suis ennuyée comme un rat mort. Enfin bon, c'est pas tout, mais il faut que je rentre. Je vous ramène ? »

Ils déclinèrent l'offre. Mathi avait sa voiture et il ramènerait Jeph un peu plus tard. Ces deux-là auraient pu être frères. Ils s'entendaient comme larrons en foire. Elle les quitta donc et repartit.

Quand elle arriva chez elle, elle embrassa son père et Nathalie lui demanda d'aller se changer. Ce soir, ils avaient des invités. Il s'agissait de la nouvelle famille des AFA qui avait un fils.

Lia revint une heure plus tard, vêtue d'une jupe de tailleur noire et d'un chemisier bleu clair. Quand la sonnette retentit, elle se regarda dans le miroir de l'entrée pour vérifier que tout allait bien. Ses cheveux blonds ne bougeaient pas, bien lisses dans son dos et ses yeux sombres étaient maquillés juste ce qu'il fallait.

Avec ses parents, elle alla ouvrir la porte d'entrée. Il n'y avait que la mère, Madeleine et le père, Philippe. Aucune trace de leur progéniture. Tous deux très chics, ils offrirent une bouteille de vin à Nathalie et celle-ci leur demanda si leur fils allait venir. Empressée, la mère répondit que oui, il serait bientôt là et qu'il fallait excuser son retard. En effet, alors que tout le monde se trouvait au salon pour l'apéritif, la sonnette retentit à nouveau. Nathalie envoya Lia ouvrir.

Quand elle se retrouva en face de l'invité, elle fut surprise. Lui aussi, visiblement. Ils s'exclamèrent en même temps :

« Toi ?! »

Voilaaa Smile
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MessageSujet: Re: Pour mon bêta-lecteur !   Pour mon bêta-lecteur ! Icon_minitimeDim 25 Nov - 9:48

Voilà déjà le premier chapitre Very Happy

Pour ce qui est des couleurs, ordonnées par nécessité de correction :
Rouge : corrections
Bleu : remarque sur la "logique" du texte
Noir : remarque sur... le rythme, on va dire ^^'
Vert : remarque générale (du style pinaillage Razz)

En espérant comme toujours ne pas avoir ajouté d'erreurs ou dit de bêtise ^^

camille a écrit:

~ Jour 1 ~ Première fois

Comme chaque année, Noël promettait d'apporter de belles et nouvelles choses. De nouvelles naissances, de nouveaux cadeaux, de nouvelles choses à manger, de nouveaux moments à passer avec sa famille et ses amis. Mais aussi des premières fois.

Des premières fois amoureuses. Il y avait ceux qui allaient concrétiser leur amour de manière physique. Ceux qui allaient se retrouver pour la première fois en amoureux le soir du réveillon. Ceux qui savoureraient (ou allaient savourer) leur premier baiser.

Des premières déceptions. Il y avait ceux qui allaient passer leur premier Noël seuls. Ceux qui s'étaient disputés pour la première fois. Ceux qui découvraient le chagrin d'une trahison.

Certaines personnes allaient pour la première fois trouver des gens avec qui elles se sentiraient bien. Avec qui elles pourraient être elles-mêmes. Ces personnes verraient que l'on peut partager de bons moments, tout comme des mauvais, avec des amis qui seront là quoi qu'il arrive. Qu'il existe des individus capables de rester avec elles, de croire en elles même si elles doutent.

D'autres encore allaient savoir que certains amis étaient néanmoins capables de vous faire du mal. Que la confiance peut blesser. Qu'il n'est pas toujours avisé de croire ceux qui prétendent vous vouloir du bien.


Mais quel que soit l'endroit ou la raison, cette année, peut-être pour la première fois, tout le monde avait l'esprit rivé sur la fête qui approchait. Certains étaient tristes. Ils n'allaient pas pouvoir le (ce « le » est inattendu) fêter. Pour diverses raisons : décès, pauvreté.. D'autres étaient heureux. Ils allaient se retrouver en famille, auprès des personnes qu'ils aimaient. Il y en avait aussi qui étaient trop occupés pour y prêter vraiment attention. Mais, dans la rue, au travail, à la maison, une affiche, une publicité ou un sapin (je trouve le rythme de la phrase très entrecoupé) leur rappelait que bientôt le petit Jésus naîtrait dans la crèche (si on parle de crèche en tant que représentation de la scène biblique, j'utiliserais plutôt «apparaîtrait », mais si « crèche » est à prendre dans le sens de « mangeoire » ou d'« étable » — ce qui est moins courant Razz — j'ai rien à dire).

Un esprit universel se créait en ce début de décembre. Une même volonté, celle de passer un joyeux Noël coûte que coûte.

Et partout dans le monde, les enfants, les petits et les grands, ouvraient pour la première fois en cette année, la première case (répétition de « première ») du calendrier de l'Avent. Ils extrayaient le premier chocolat de décembre et le mangeaient, impatients déjà du lendemain et de la prochaine case.
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MessageSujet: Re: Pour mon bêta-lecteur !   Pour mon bêta-lecteur ! Icon_minitimeDim 25 Nov - 10:48

Et voilà le chapitre 2 Very Happy
J'essaierai de me relire dans un futur proche (d'ici Mercredi au plus tard) pour voir si je n'ai rien raté ou si je ne peux pas faire plus de remarques au niveau du style. N'hésite pas à me dire toi-même si quelque chose te titille l'oreille.
De façon générale, je trouve ledit style très… commun, pour des gens "de la haute", un peu en décalage avec le milieu dans lequel on est plongé. C'est à cause de l'antagonisme des personnages vis-à-vis de leurs parents, peut-être.
Faut dire que Jeph et Mathi, ça fait pas très snob Laughing


camille a écrit:

~ Jour 2 ~ Avez-vous l'heure ?

Lia tapait du nerveusement du pied. Depuis au moins vingt minutes, elle attendait que le guichet de la poste soit libre. Pourquoi était-ce à elle de faire la queue déjà ? Ah oui, parce qu'il fallait qu'elle se « familiarise avec les démarches administratives des associations ». Franchement, aller retirer de l'argent pour organiser le buffet de Noël des AFA ne faisait, selon elle, pas partie de la formation à ses futures activités. Que sa mère veuille qu'elle lui succède auprès des nombreuses associations en tout genre dans lesquelles elle avait investi, soit. Mais qu'elle se serve de cette excuse pour lui refiler toutes les tâches basiques et ennuyantes (ou ennuyeuses ? on a tendance à considérer « ennuyant » comme plus ponctuel et « ennuyeux » comme plus général... cf http://forum.wordreference.com/showthread.php?t=1265393&langid=6, dernier poste si ça t'intéresse), c'était de l'abus pur et simple. Oh comme elle se languissait d'être en fin de journée et de pouvoir enfin retrouver Jeph et Mathi au parc ! Le paquet de cigarettes dans sa poche la démangeait. Plus vite elle aurait fini, plus vite elle pourrait fumer et décompresser. Mais il était hors de question qu'elle le fasse devant tant de témoins. Si ses parents l'apprenaient, elle ne pariait (faute d'accord ; je n'ai par ailleurs jamais entendu cette expression et Google n'a pas l'air de connaître non plus ^^') pas de son temps de survie. Il faudrait qu'elle attende de se retrouver avec ses amis dans l'intimité du parc abandonné.

Pour ne pas changer, Lia n'avait pas de montre. Et son téléphone était resté dans sa voiture. La patience de la jeune fille était mise à rude épreuve. Combien de temps cette bonne femme allait-elle encore mettre pour choisir le timbre de sa carte postale ? Lia s'exaspéra. Elle était pressée, elle ! Elle devait retrouver sa mère et les autres fondatrices des AFA au quartier général — qu'elles appelaient snobement (chouette, un nouveau mot ^^) « Le salon principal » pour leur remettre l'argent et les aider à passer les commandes de nourriture. Et ce à 15 h 00 précises (traditionnellement, on écrirait plutôt 15h ; dans ce cas précis je trouve de plus que le 00 est redondant avec le « précises » ; enfin : pourquoi pas en lettres ? Very Happy). Elle se retourna et lorgna la file d'attente qui continuait sur le trottoir. Ces gens avaient la foi pour faire la queue dehors par ce début de décembre. La jeune fille reporta son attention sur le garçon derrière elle. Il avait les cheveux rasés de près et les yeux marrons. Son expression était à la fois dure, ennuyée et un peu perdue. En pantalon de costume et chemise noire, elle le trouvait plutôt sexy. Depuis qu'elle le regardait, il avait consulté quatre fois son portable. Lia lui demanda alors :

« Excuse-moi, il est quelle heure, s'il te plait (« plait » est l'orthographe rectifiée de 1990, « plaît » l'orthographe d'origine) ?
— 14 h 45, répondit-il d'une voix monocorde.
— Merci, soupira-t-elle. Dis, je peux t'emprunter ton téléphone deux minutes ?

Il lui tendit. (je doute que les règles de typographie autorisent cette petite phrase à se trouver au milieu du dialogue ^^')

— Merci. »

Elle le prit et tapa le numéro de sa mère. Si elle ne la prévenait pas du retard, elle risquait de se faire lyncher.

La première fois, le répondeur se déclencha :

« Bonjour, vous êtes sur le répondeur de Nathalie Simoa. Si votre appel a pour sujet les AFA, merci d'appeler au numéro du salon principal. Pour toute autre raison, laissez un message ou rappelez plus tard. »

Au deuxième appel, sa mère décrocha.

« Allo maman ? Oui, je suis toujours à la poste. Non je ne traîne pas. Mais enfin, ce n'est pas ma faute s'il y a une queue monstre ! Oui bah vas dire ça à celle qui a mis dix minutes à choisir son timbre ! J'arrive dès que possible. Depuis vingt minutes. Continue et je pars sans retirer l'argent. Ouais, c'est ça, à tout à l'heure. »

Lia raccrocha et soupira à nouveau. Elle reçut un regard désapprobateur de ladite bonne femme qui repartait avec sa palette de timbres à l'effigie de la région. Elle rendit son téléphone au beau garçon et le remercia à nouveau. Il la contemplait d'un air amusé et légèrement moqueur. Il lui fit remarquer qu'en cinq minutes, elle lui avait dit merci trois fois. Elle haussa les épaules. Et alors ? Au moins on ne lui reprocherait pas de ne pas être polie. Elle lui demanda comment il s'appelait mais elle n'écouta pas la réponse car la place au guichet venait de se libérer et c'était à son tour.

Elle essaya de faire sa demande le plus rapidement possible, autant pour être à l'heure à son rendez-vous que pour ne pas faire attendre un peu plus les suivants. Une fois que la somme fut dans son portefeuille, elle se hâta de sortir et en oublia même de dire au revoir au jeune homme.

Lia arriva au quartier général des AFA juste à l'heure. Elle gara sa voiture devant et entra. Sur le portail en fer forgé, une plaque gravée indiquait « AFA, Anciennes Familles Aisées ». Très snob. Sa famille, comme toutes celles membres de la communauté, faisaient partie de ces familles aisées financièrement depuis plusieurs générations. Et si les AFA s'ouvraient petit à petit aux nouvelles familles riches, les anciennes restaient les maîtresses et dirigeantes du mouvement.

La jeune fille rejoignit la pièce principale où attendaient sa mère, trois autres fondatrices et deux femmes qu'elle ne connaissait pas. Elle dit bonjour à tout le monde et donna l'argent à sa génitrice.

« Lia, je te présente Rose et Madeleine. Elles viennent d'arriver en ville avec leur famille. Rose a une fille et Madeleine un fils. Je suis sûre que tu t'entendras bien avec eux. Tâche de bien t'entendre avec eux. » XD

La dernière phrase sonnait comme une menace. Autrement dit, elle avait intérêt à faire un effort avec les nouvelles recrues pour que les liens entre les familles se fortifient. Mais ça ne lui posait pas de problème. Après tout, c'est comme ça qu'elle avait rencontré Jeph et Mathi, tous deux plus âgés qu'elle mais dont les mères avaient fondé les AFA avec la sienne. Du moment qu'ils n'étaient pas prétentieux et snob, elle les accepterait avec plaisir. Oui, Lia avait du mal avec tout ce qui était snob.

Durant l'après-midi, elles choisirent les traiteurs à qui commander les buffets, les orchestres à qui demander l'ambiance, la maison qui accueillerait la soirée et les personnes qui seraient invitées. Évidemment, tous les membres des AFA étaient sur la liste mais les fondatrices ajoutaient des familles parmi leurs connaissances qui pourraient leur apporter quelques intérêts relationnels.

Vers 18 h 00 (traditionnellement on écrirait plutôt 18h) , Nathalie libéra sa fille. Lia prit ses clefs de voiture et sortit. Elle mit dix minutes environ pour se rendre au parc abandonné. Jeph et Mathi étaient déjà là. Ils parlaient avec animation, faisant de grands gestes. Sournoise, Lia sortit son téléphone elle ne l'avait pas oublié cette fois et prit une photo des deux garçons à leur insu. Elle s'avança ensuite en regardant l'image. Mathi et Jeph étaient âgés de 20 ans. Le premier, le plus petit de taille, avait les cheveux mi-long, blonds et les yeux noisettes. Le deuxième, bâti comme un dieu XD, portait les cheveux courts. Ils étaient noirs avec quelques reflets roux et son regard vert étincelait d'intelligence. Quand ils la virent arriver, ils cessèrent de discuter et se tournèrent vers elle. Elle leur fit la bise, s'assit à côté d'eux et sortit son paquet de cigarette. À la première bouffée, elle soupira longuement.

« Dure journée ? Demanda Mathi, le plus attentionné.
— Je ne sais pas. Passer une demi-heure à la poste et trois heures avec nos mères pour le buffet de Noël, ça compte ?
— Oui, rigola-t-il.
— Alors oui.

Elle leur raconta comment allait se dérouler la soirée et le menu (je trouve cette formulation un peu bizarre).

— D'ailleurs, ajouta-t-elle, on va avoir de nouvelles recrues. Une fille et un garçon. Les enfants de deux nouvelles membres. Et vous connaissez nos mères, elles veulent qu'on les aide à s'intégrer.

Jeph souffla. Il en avait assez de devoir jouer le bon samaritain à chaque nouvelle AFA.

— Tu sais à quoi ils ressemblent ? Demanda-t-il.
— Non. Je ne les ai pas vus. Ils n'étaient pas là. Et ils avaient bien de la chance. Je me suis ennuyée comme un rat mort. Enfin bon, c'est pas tout, mais il faut que je rentre. Je vous ramène ? »

Ils déclinèrent l'offre. Mathi avait sa voiture et il ramènerait Jeph un peu plus tard. Ces deux-là auraient pu être frères. Ils s'entendaient comme larrons en foire. Elle les quitta donc et repartit.

Quand elle arriva chez elle, elle embrassa son père et Nathalie lui demanda d'aller se changer. Ce soir, ils avaient des invités. Il s'agissait de la nouvelle famille des AFA qui avait un fils.

Lia revint une heure plus tard, vêtue d'une jupe de tailleur noire et d'un chemisier bleu clair. Quand la sonnette retentit, elle se regarda dans le miroir de l'entrée pour vérifier que tout allait bien. Ses cheveux blonds ne bougeaient pas, bien lisses dans son dos et ses yeux sombres étaient maquillés juste ce qu'il fallait.

Avec ses parents, elle alla ouvrir la porte d'entrée. Il n'y avait que la mère, Madeleine et le père, Philippe. Aucune trace de leur progéniture. Tous deux très chics, ils offrirent une bouteille de vin à Nathalie et celle-ci leur demanda si leur fils allait venir. Empressée, la mère répondit que oui, il serait bientôt là et qu'il fallait excuser son retard. En effet, alors que tout le monde se trouvait au salon pour l'apéritif, la sonnette retentit à nouveau. Nathalie envoya Lia ouvrir.

Quand elle se retrouva en face de l'invité, elle fut surprise. Lui aussi, visiblement. Ils s'exclamèrent en même temps :

« Toi ?! »
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MessageSujet: Re: Pour mon bêta-lecteur !   Pour mon bêta-lecteur ! Icon_minitimeDim 25 Nov - 11:13

Mercii Smile

Alors, pour ça " 15 h 00 précises (traditionnellement, on écrirait plutôt 15h ; dans ce cas précis je trouve de plus que le 00 est redondant avec le « précises » ; enfin : pourquoi pas en lettres ", c'est Mwoua qui nous a dit que les horraires ne s'écrivaient pas lettre, tu as d'ailleurs tous les détails dans le topic d'aides sur les règles d'écriture Smile

Pour ta première remarque, je dirais que... Bon, pour les prénom, pas d'excuse mais au tout départ, ils étaient pas censés être d'un milieu aisé, puis je voulais pas des prénom genre "marie", "jean-charles", déjà que les parents "Rose, Pierre, Madeleine..." en ont.. x) Pis par rapport à la manière dont les persos parles, je dirais qu'ils vivent avec leur temps, puis ils sont jeunes et même si quand ils sont en présence de leur parents, ou à une réception, il se comporte "dignement", quand ils sont entre eux, il se relâchent, parce que quand même, au lycée (je viens de me rendre compte qu'aucun de mes persos n'est allé au lycée depuis le début des chapitre Shocked xD) par exemple, ils sont entourés de jeune donc bon...
Fin voila encore merci pour cette correction, je poste vite la suite Smile
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MessageSujet: Re: Pour mon bêta-lecteur !   Pour mon bêta-lecteur ! Icon_minitimeDim 25 Nov - 16:03

J'ai regardé vite fait dans le forum, et je pense que tu voulais parler de Voyelle plutôt que de Mwoua (cf http://www.brisedesmots.com/t74-les-regles-elementaires).

Si j'en juge par ce qu'elle disait à cet endroit, alors il faut écrire « 15 heures précises » ^^

(En fait j'avais quelques recherches et j'était pas tombé sur les mêmes règles, d'où mon questionnement.)


Et pourquoi pas... Charles-Henri-Édouard ? Laughing
Rien à dire pour la seconde remarque, ça se tient. Very Happy

Et pas de quoi Wink
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MessageSujet: Re: Pour mon bêta-lecteur !   Pour mon bêta-lecteur ! Icon_minitimeLun 26 Nov - 22:57

Faudrait que j'apprenne la règle des heures par coeur, ça m'aiderait bien xD

Je te poste la suite dès que je ne suis plus prise de flemme aigue et que j'ai un peu de temps x)
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MessageSujet: Re: Pour mon bêta-lecteur !   Pour mon bêta-lecteur ! Icon_minitimeJeu 6 Déc - 17:21

Pour le premier chapitre, j'ai oublié de dire : "mais si « crèche » est à prendre dans le sens de « mangeoire » ou d'« étable » — ce qui est moins courant — j'ai rien à dire). ", oui, c'est bien ce que je voulais dire car la tradition veut que le jour de Noël, on rajoute Jésus au milieu de la crèche qu'on a déjà faite avant. Smile

Chapitre 3 :
~ Jour 3 ~ De plein fouet

Mathi frissonna. Ce jour-là, il faisait vraiment froid. Même emmitouflé dans un manteau bien chaud, avec une écharpe en laine et un bonnet, la morsure du vent le glaçait. Il marchait d'un pas pressé dans la rue bondée de passants. Plus vite il serait chez lui, mieux ce serait. Quelle idée de sortir par ce temps ! Mais en même temps, s'il commençait à raisonner comme ça, il ne sortirait plus de chez lui de tout l'hiver. Mathi ne prêtait pas attention aux alentours. Pourtant, il savait ce qu'il verrait s'il levait les yeux. Des gens courants dans tous les sens, à la recherche des premiers cadeaux de Noël, d'autres, amorphes dans des cafés, tentants de se réchauffer avec des boissons chaudes. Ou encore des amoureux qui se baladaient tranquillement, comme s'ils étaient seuls au monde. Le soleil brillait difficilement, si bien que l'atmosphère semblait pareil à celle des lendemains de neige. Mais Mathi ne se faisait pas d'illusion : il ne neigerait pas cette année. Après tout, dans le sud de la France, il ne neigeait que rarement. Dommage, il aimait bien voir la ville se recouvrir de blanc. C'était romantique. Le jeune homme passa devant un couple de vieilles personnes qui se tenait la main, assis sur un banc au milieu des pigeons. Puis, un peu plus loin, ce fut des enfants en bas âge – cinq à tout casser – qui coururent autour de lui, jouant au loup.
Finalement, avant de rentrer, il allait peut-être prendre un café. De plus, il fallait qu'il choisisse les présents qu'il offrirait à Lia et Jeph. Il changea de direction et partit vers le centre commercial. Dans la galerie marchande, plusieurs personnes se retournèrent vers lui en chuchotant. Elles se croyaient discrètes ? Il entendait tout : « C'est pas le successeur de la fameuse société américaine ? Oui, je crois bien. Il est mignon dis-donc. ». Mathi s'exaspéra mais leur fit un sourire tout de même. Et voilà, elle rougirent, bafouillèrent et ricanèrent comme des cruches.
Mignon ? Oui, il l'était. Il n'était pas vaniteux mais Lia le lui répétait tellement qu'il avait fini par la croire. Il avait les cheveux mis-longs, blonds et ses yeux étaient noisettes. Sa mâchoire carré lui conférait un visage bien masculin mais ses pommettes quand il sourirait l'adoucissait. Ses traits étaient bien marqués – malgré ses dix-huit ans – et il paraissait souvent renfermé. Alors qu'il incarnait la gentillesse personnifiée, les inconnus le prenaient pour un dur. Et c'est ce qui attirait les filles, cette beauté inquiétante mais si séduisante. Pourtant, il n'aurait pas fait de mal à une mouche. Il trouvait toujours une excuse à tout le monde. Peu de gens avaient réellement perdu son estime. Et quand ça arrivait, c'était la conséquence d'une faute grave et irréparable. Car il donnait toujours une deuxième chance aux gens. Mais parfois, cela ne suffisait pas et malgré lui, il ne parvenait pas à surmonter sa rancune.
Ce jour-là, comme les autres, il portait des vêtements classiques, peu ostentatoires, dans les tons marrons et beiges. Ses couleurs l'apaisaient. Il était rare de le voir habillé en gris foncé ou en noir. Et il ne lui en fallait pas beaucoup pour se satisfaire, n'étant pas matérialiste.

Mathi se rendit dans une brasserie et commanda un café noir. Pas de lait, pas de sucre. Alors qu'il attendait sa boisson, son téléphone vibra, l'informant d'un appel. Il décrocha :

« Allo ?
— Hey beau goss.
C'était Lia.
— Salut beauté fatale, comment tu vas ?
— Bien et toi ?
Elle semblait fatiguée mais il ne fit pas de remarque.
— On fait aller. Qu'est-ce qui t'arrive ?
— Il faudrait qu'on règle des détails par rapport au buffet de Noël. On pourrait se voir ?
— Bien sur. Quand ça ?
— Vers 17 h 30, ça te va ?
— C'est parfait. Tu me rejoins chez moi ?
— D'accord. Je préviens Jeph. À tout à l'heure.
— A toute miss. »

Après avoir raccroché, Mathi regarda l'heure : 16 h 40. Il avait le temps de boire son café avant de rentrer. Il achèterait ses cadeaux de Noël une autre fois. Après tout, il avait tout le mois de décembre. La serveuse arriva avec sa boisson qu'il but à petites gorgées, tentant de ne pas se brûler. Il trouva que c'était une bonne idée d'en avoir commander un : ça le réchauffait. Quand il l'eût terminé, il régla l'addition et sortit du centre commercial.
Le jeune homme marcha ensuite rapidement jusqu'à chez lui. Il aurait pu prendre sa voiture en sortant plus tôt dans l'après-midi, mais il ne pensait pas aller jusqu'aux magasins et marcher lui faisait du bien. « Ça vivifie le sang », comme disait son père. À 17 h 33, il était chez lui. Il retrouva Lia à l'intérieur – Jeph ne pouvait pas venir – et après avoir prévenu sa mère, ils allèrent dans sa chambre. Tout de suite, Lia s'assit sur le bord du lit. Elle était comme ça : peu expansive et très conventionnelle. Même avec ses amis, elle avait du mal à se laisser aller. Son éducation, comme celle de Mathi et Jeph d'ailleurs, avait été faite de telle sorte qu'elle n'était pas sensée de le permettre. Mais si les garçons avait su passer outre quand ils étaient entre eux, la jeune fille y parvenait moins.
Leurs mères ayant fondé les AFA, Lia, Jeph et Mathi se connaissaient depuis tout petits. Ils avaient grandi ensemble. Aussi, ils savaient reconnaître quand l'un n'allait pas bien ou avait quelque chose à dire. Et visiblement, Lia n'était pas très à l'aise ce jour-là. Mais Mathi ne dit rien. Il était comme ça. Si on voulait se confier à lui, il prêtait une oreille attentive et une épaule pour pleurer. Mais si on ne le souhaitait pas, il ne forçait pas la main.
La jeune blonde commença :

« Tu sais qu'on a des « nouvelles recrues ». Et bien nos mères ont décidé qu'on devait s'en charger pendant le buffet de Noël. En bref, je dois accompagner le garçon, Kan, et Jeph ou toi devait accompagner la fille, Cassandre. Franchement, son nom n'augure rien de bon*. Bref. Ca veut dire que celui qui n'accompagnera pas Cassandre devra se trouver une cavalière. Tu te doutes que ce serait mieux qu'elle fasse partie des AFA mais bon, si ce n'est pas possible, tant pis.
Mathi rigola :
— Tu es bien la fille de Nathalie dis-donc. Tu as hérité de son sens de l'organisation. »

Lia lui lança un regard noir qui fit un peu plus rire le jeune homme. Pendant une petite heure, ils continuèrent à parler du buffet. Mathi comptait bien s'y amuser. Après tout, il y aurait sans doute de très jolies jeunes filles à courtiser. Malgré lui, il ne pouvait s'empêcher de draguer quand il était en présence de jolies fleurs, alors qu'il n'était pas frivole. Il se faisait l'effet d'un pauvre salaud mais ne parvenait pas à arrêter. Conséquence d'une blessure enfouie profondément.
Sandrine, la mère du jeune blonds, l'appela. Contrairement à ses amis, Mathi aimait sa mère plus que tout. Elle la personne la plus tendre qu'il connaisse et il tirait sa gentillesse d'elle. Elle atténuait les journées trop chargées avec des sourires à faire damner un saint. Son visage était ouvert et elle avait de beaux yeux bleus et des cheveux blonds, à l'épaule. De petites pommettes rondes lui donnait des airs de femmes maternelles – ce qu'elle était – et son humeur constamment joyeuse illuminait les quotidiens moroses.
Mathi la rejoignit. Elle voulait qu'il aille lui faire quelques provisions. Il soupira. Elle était comme ça : elle ne se rappelait des produits à acheter que lorsqu'ils avaient fini les courses. Il dit donc à Lia qu'il devait partir et celle-ci décida donc de rentrer chez elle. Puisque l'épicerie n'était qu'au coin de la rue, le jeune homme ne prit pas sa voiture.

Après avoir acheter les aliments de la liste, il sortit du magasin les bras chargés de sacs. Alors qu'il tentait de remettre un pot de confiture à l'endroit, il se heurta violemment à quelqu'un. Ses courses se répandirent au sol. En maugréant, il se baissa pour les ramasser. La personne à qui il s'était cogné s'excusa – d'après la voix, Mathi en déduisit que c'était un garçon – et l'aida. Mathi releva la tête et fut tellement choqué qu'il serait tombé s'il n'était pas déjà par terre. Des images défilèrent dans sa tête, comme un film passé en mode accéléré.

Des voitures bleues et blanches. Deux hommes, en uniforme. Une sirène. Incessante. A vous donner mal à la tête. Une course effrénée. Un corps. Le choc. Non. Non. Pas ça. Des cheveux bruns, en bataille. Des yeux exorbités de frayeur. Mon Dieu, non. Une voiture dans le ravin. Une ambulance. Non, deux. Un son désagréable. Quelqu'un qui vomit. Je vais le tuer ! Laissez-moi ! Il doit payer ! L'hôpital. La police. Le tribunal. Le cercueil. Ouvrez-le ! Et si elle était encore vivante ?! Je vous en pris. Pitié ! Il part, il s'enfonce. Ils le recouvrent. Mon Dieu, non. NON !

« Non, ce n'est pas possible. »

*Référence au personnage mythique grec, Cassandre, qui fut condamnée à voir l'avenir sans que personne ne la croit pour avoir refuser d'épouser un dieu grec.


Chapitre 4 :
~ Jour 4 ~ Qui es-tu ?

Après avoir rajouté quelques poignées de sels parfumés, Lia se glissa lentement dans son bain. Elle ferma les yeux et se détendit. L'eau brulante engourdissait ses membres et embrumait son esprit. Elle détacha ses longs cheveux blonds d'un geste lasse et ils retombèrent dans son dos. Sa tête s'enfonça sous la surface puis remonta au bout de quelques secondes. Maintenant que les soucis étaient chassés, la jeune fille laissa son esprit vagabonder. Elle repensa à l'avant-veille, si bien qu'elle avait l'impression d'y être à nouveau.

« Toi ?! »

Le fils de ses invités était le garçon de la poste. Celui qui lui avait prêté son téléphone. Il semblait aussi ébahi qu'elle. Contrairement à Mathi ou Jeph, il avait l'air rebelle. Il ne correspondait pas du tout à l'idée que se faisait Lia d'un garçon de bonne famille. Elle était certaine qu'il devait avoir un tatouage quelque part. Ils se dévisagèrent mutuellement pendant plusieurs secondes jusqu'à ce que Nathalie, la mère de Lia, appelle pour savoir ce qu'ils faisait. Ils eurent alors un sourire gêné.

« Heu, salut. Je suis Kan, le fils de Madeleine et Philippe.
— Moi c'est Lia. Entre, je t'en prie. Donne-moi ta veste, je vais la mettre dans le vestibule.
— Merci. »

Pendant qu'elle accompagnait le jeune homme au salon, Lia pensa que finalement, ça ne la dérangerait vraiment pas du tout d'aider ce garçon à s'intégrer. Il était à croquer.
Puisque tout le monde était désormais présent, on passa à table. Un domestique, Mr Bront, servit le repas. Une soupe de poisson en entrée. Lia n'aimait pas ça, mais elle ne fit aucune remarque, en fille bien élevée qu'elle était. En plat, des côtelettes de porcs avec un gratin dauphinois. Et en dessert, un tiramisu. Pendant tout le repas, la jeune blonde ne put s'empêcher de jeter des coups d'œil à Kan. Même s'il se tenait correctement, tel un bon gentleman, on sentait en lui une certaine désinvolture, une insolence à peine cachée. Comme s'il rigolait intérieurement d'être là, à cette table. Il n'était pas comme les autres. Bien sur, Lia ne considérait pas Mathi et Jeph comme banals, mais lui avait quelque chose de différent. Une malice, mélangé à cet impression de rébellion.
Lui la détaillait aussi. Il la trouvait assez jolie, avec ses yeux profonds et ses cheveux lisses. Son visage fin montrait qu'elle ne se laissait pas faire. Elle posait sur lui un regard inquisiteur et il se demandait ce qu'elle pouvait bien penser de lui.

Lorsque le repas fut terminé, Nathalie proposa que les enfants – Lia serra les dents à ce mot – aillent dans le petit salon d'à côté pour qu'il fasse mieux connaissance. En disant cela, elle regarda sa fille avec insistance. Lia comprit qu'elle avait intérêt à faire ami-ami avec Kan. Pas de problème, elle pouvait compter sur elle. Avec un sourire légèrement forcé, elle se leva et enjoignit le jeune homme de la suivre. Ils sortirent en silence et traversèrent un long couloir sans prononcer un mot. La jeune fille ouvrit une porte en bois de chêne et entra. Le petit salon était entièrement tapissé de papier peint à motifs anciens. Le riche mobilier se fondait dans la masse avec des dorures par-ci, par-là. De lourdes tentures pourpres recouvraient les fenêtres et obscurcissaient la pièce. Lia alluma la lumière, qui provenait d'un ostentatoire chandelier dont les bougies avaient été remplacées par des ampoules électriques. Elle fit assoir Kan sur l'un des canapés et se posa elle-même sur celui d'en face. Ils s'observèrent pendant plusieurs minutes, gênés. Lia se décida à entamer la conversation.

« Il faudrait que je te parle, commença-t-elle, à propos du buffet de Noël des AFA. Ta mère t'en a parlé ?
— Et comment, soupira-t-il.
— Et bien voilà, quand il y a de nouveaux membres – on les appelle les recrues entre nous – nous, les jeunes, sommes chargés de les aider à s'intégrer au sein des AFA. Cette année, il y a deux nouvelles recrues : toi et Cassandre, la fille de Rose Cardonne. Les membres les plus importants sont ma mère et les deux autres fondatrices, Sandrine et Gill. Elles ont toutes les deux un fils chacune : Mathi et Jeph. Donc, Mathi, Jeph et moi devons vous aider Cassandre et toi à vous intégrer. Pour en revenir au buffet de Noël, j'ai pensé que tu pourrais y aller avec moi. Cassandre irait avec Jeph ou Mathi. Je te présenterais à tout le monde. Évidemment, si tu sais déjà avec qui y aller, ça ne fait rien. L'important, c'est que personne ne soit non accompagné.
— Et ben dis-donc, tu t'entraînes pour succéder à nos mères ? Se moqua Kan. Mais je pense pouvoir me faire des amis sans avoir besoin d'aide. Et je ne suis pas sûr de vouloir pour amis les membres de cette « AFA ».
Lia souffla. Il avait réussi à l'énerver en trois phrases.
— Écoute, si tu crois que ça me fait plaisir de me coltiner toutes les nouvelles recrues, tu te trompes. Je n'ai pas que ça à faire que d'expliquer à tous les nouveaux membres la fonction de chaque autre membre. Mais il faut que tu comprennes un truc. Ici, au sein des AFA, tu n'as pas ton mot à dire. Tu n'es là que pour faire bonne figure. Tu te tiens tranquille pour apporter de nouvelles relations à tes parents. Ce que tu fais en privé ou avec tes amis ne regarde que toi, mais quand tu es en public et surtout aux réceptions des AFA, c'est toute ta famille que tu représentes. On ne fait pas parti de ces familles où on comprend que l'enfant ait besoin de se rebeller ou de s'exprimer. Ici, si tu tournes mal, la faute revient sur tes parents. C'est injuste et rageant, mais c'est comme ça. Et tu auras beau tenter de combattre cette idée, tu n'y changeras rien. Autant l'intégrer tout de suite, parce que sinon, tout ce que tu vas faire, c'est attirer des ennuis à tes parents. Et ça, ça ne serait vraiment pas bon, alors qu'ils viennent de rejoindre l'association. Maintenant, tu es prévenu, fait ce que tu veux mais ne viens pas te plaindre.
— Mais c'est qu'elle mordrait en plus ! Très bien, très bien, ajouta le jeune homme en voyant le regard noir de Lia. Je m'excuse. Je comprend que tu ne veuilles pas décevoir tes parents et c'est également la dernière chose que je veux. Donc, si ta proposition tiens toujours, je suis d'accord pour t'accompagner au buffet de Noël.
Lia soupira. Elle était partagée entre continuer à lancer son venin ou enterrer la hache de guerre. Elle choisit la deuxième option.
— Très bien, c'est décidé alors. »

Un miaulement se fit alors entendre à travers la fenêtre. La jeune blonde se précipita pour l'ouvrir et un chat tigré sauta à l'intérieur. Il vint ensuite s'installer sur Lia qui s'était rassise. Elle le caressait entre les oreilles et il ronronnait.

« Il s'appelle Tigrou, dit-elle devant le regard interrogateur du jeune homme. J'avais dix ans quand j'ai choisi son prénom, précisa-t-elle, en voyant son expression amusée.
— Je ne suis pas fan des chat. Je préfère les chiens. Au moins, ils ne risquent pas de vous griffer si vous les prenez dans les bras trop longtemps.
— Non, ils vous mordent juste dès qu'ils ont faim, ironisa Lia. »
Kan leva les yeux au ciel mais sourit. Maintenant que l'orage était passé, les deux adolescents découvraient qu'ils s'appréciaient.

Pendant deux bonnes heures, ils firent connaissance, parlant de leurs goûts et de leurs activités. Lia avait très envie d'une cigarette mais se retint de le montrer. Comment réagirait Kan ? Peut-être serait-il choqué, peut-être irait-il le répéter à sa mère. Mais c'est lui qui en parla en premier.

« Je peux utiliser ta fenêtre pour fumer ?
— Tu fumes ? Et tes parents te laissent faire ?
— Ils ne le savent pas, tu penses bien.
— Alors ce n'est pas prudent. Ils le sentiront. On n'est pas loin de la salle à manger.
— Tu as raison, soupira-t-il.
— Un jour, je t'emmènerais quelque part où tu pourras fumer tant que tu voudras.

Leurs parents les appelèrent et Kan partit. Lia alla se déshabiller et se coucher, le cœur léger.


Lia se redressa dans son bain. Elle se lava le corps, puis les cheveux et sortit de la baignoire. Après s'être séchée, elle se mit en pyjama et se coucha. Tout irait pour le mieux. Tout était bien organisé. Il n'y avait absolument aucune raison pour que quelque chose tourne mal. Il ne restait plus qu'à choisir comment s'habiller. Il faudrait que Kan soit assorti. Elle avait oublier de lui demander son numéro. Ce n'était pas grave, elle appellerait chez lui – Nathalie avait le numéro du fixe de chaque AFA – et le lui demanderait. Oui, ce buffet de Noël serait une réussite, c'était certain.
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MessageSujet: Re: Pour mon bêta-lecteur !   Pour mon bêta-lecteur ! Icon_minitimeSam 8 Déc - 12:14

Je suis en train de me demander : rouge sur orange c'est bien visible ? Perso j'ai du mal.


camille a écrit:

~ Jour 3 ~ De plein fouet

Mathi frissonna. Ce jour-là, il faisait vraiment froid. Même emmitouflé dans un manteau bien chaud, avec une écharpe en laine et un bonnet, la morsure du vent le glaçait. Il marchait d'un pas pressé dans la rue bondée de passants. Plus vite il serait chez lui, mieux ce serait. Quelle idée de sortir par ce temps ! Mais en même temps, s'il commençait à raisonner comme ça, il ne sortirait plus de chez lui de tout l'hiver. Mathi ne prêtait pas attention aux alentours. Pourtant, il savait ce qu'il verrait s'il levait les yeux. Des gens courant dans tous les sens, à la recherche des premiers cadeaux de Noël, d'autres, amorphes dans des cafés, tentant de se réchauffer avec des boissons chaudes. Ou encore des amoureux qui se baladaient tranquillement, comme s'ils étaient seuls au monde. Le soleil brillait difficilement, si bien que l'atmosphère semblait pareille à celle des lendemains de neige. Mais Mathi ne se faisait pas d'illusion : il ne neigerait pas cette année. Après tout, dans le sud de la France, il ne neigeait que rarement. Dommage, il aimait bien voir la ville se recouvrir de blanc. C'était romantique. Le jeune homme passa devant un couple de vieilles personnes qui se tenait la main, assis sur un banc au milieu des pigeons. Puis, un peu plus loin, ce fut des enfants en bas âge cinq à tout casser qui coururent autour de lui, jouant au loup.
Finalement, avant de rentrer, il allait peut-être prendre un café. De plus, il fallait qu'il choisisse les présents qu'il offrirait à Lia et Jeph. Il changea de direction et partit vers le centre commercial. Dans la galerie marchande, plusieurs personnes se retournèrent vers lui en chuchotant. Elles se croyaient discrètes ? Il entendait tout : « C'est pas le successeur de la fameuse société américaine ? Oui, je crois bien. Il est mignon dis donc. ». Mathi s'exaspéra mais leur fit un sourire tout de même. Et voilà, elle rougirent, bafouillèrent et ricanèrent comme des cruches.
Mignon ? Oui, il l'était. Il n'était pas vaniteux mais Lia le lui répétait tellement qu'il avait fini par la croire. Il avait les cheveux mis-longs, blonds et ses yeux étaient noisette. Sa mâchoire carrée lui conférait un visage bien masculin mais ses pommettes quand il sourirait l'adoucissaient (je trouve la structure de cette phrase un peu lourde... peut-être avec « un visage bien masculin qui était adouci […] » ou « qui, lorsqu'il souriait, était adouci […] »). Ses traits étaient bien marqués malgré ses dix-huit ans et il paraissait souvent renfermé. Alors qu'il incarnait la gentillesse personnifiée (incarner et personnifier, c'est un peu redondant, non ?), les inconnus le prenaient pour un dur. Et c'est ce qui attirait les filles, cette beauté inquiétante mais si séduisante. Pourtant, il n'aurait pas fait de mal à une mouche. Il trouvait toujours une excuse à tout le monde. Peu de gens avaient réellement perdu son estime. Et quand ça arrivait, c'était la conséquence d'une faute grave et irréparable. Car il donnait toujours une deuxième chance aux gens. Mais parfois, cela ne suffisait pas et malgré lui, il ne parvenait pas à surmonter sa rancune.
Ce jour-là, comme les autres, il portait des vêtements classiques, peu ostentatoires, dans les tons marrons et beiges. Ses (ces ?) couleurs l'apaisaient. Il était rare de le voir habillé en gris foncé ou en noir. Et il ne lui en fallait pas beaucoup pour se satisfaire, n'étant pas matérialiste.

Mathi se rendit dans une brasserie et commanda un café noir. Pas de lait, pas de sucre. Alors qu'il attendait sa boisson, son téléphone vibra, l'informant d'un appel. Il décrocha :

« Allo ?
— Hey beau goss.
C'était Lia.
— Salut beauté fatale, comment tu vas ?
— Bien et toi ?
Elle semblait fatiguée mais il ne fit pas de remarque.
— On fait aller. Qu'est-ce qui t'arrive ?
— Il faudrait qu'on règle des détails par rapport au buffet de Noël. On pourrait se voir ?
— Bien sur. Quand ça ?
— Vers 17 h 30, ça te va ?
— C'est parfait. Tu me rejoins chez moi ?
— D'accord. Je préviens Jeph. À tout à l'heure.
— A toute miss. »

Après avoir raccroché, Mathi regarda l'heure : 16 h 40. Il avait le temps de boire son café avant de rentrer. Il achèterait ses cadeaux de Noël une autre fois. Après tout, il avait tout le mois de décembre. La serveuse arriva avec sa boisson qu'il but à petites gorgées, tentant de ne pas se brûler. Il trouva que c'était une bonne idée d'en avoir commander un : ça le réchauffait. Quand il l'eut terminé, il régla l'addition et sortit du centre commercial.
Le jeune homme marcha ensuite rapidement jusqu'à chez lui. Il aurait pu prendre sa voiture en sortant plus tôt dans l'après-midi, mais il ne pensait pas aller jusqu'aux magasins et marcher lui faisait du bien. « Ça vivifie le sang », comme disait son père. À 17 h 33, il était chez lui. Il retrouva Lia à l'intérieur – Jeph ne pouvait pas venir – et après avoir prévenu sa mère, ils allèrent dans sa chambre. Tout de suite, Lia s'assit sur le bord du lit. Elle était comme ça : peu expansive et très conventionnelle. Même avec ses amis, elle avait du mal à se laisser aller. Son éducation, comme celle de Mathi et Jeph d'ailleurs, avait été faite de telle sorte qu'elle n'était pas sensée de (se ?) le permettre. Mais si les garçons avaient su passer outre quand ils étaient entre eux, la jeune fille y parvenait moins bien.
Leurs mères ayant fondé les AFA, Lia, Jeph et Mathi se connaissaient depuis tout petits. Ils avaient grandi ensemble. Aussi, ils savaient reconnaître quand l'un n'allait pas bien ou avait quelque chose à dire. Et visiblement, Lia n'était pas très à l'aise ce jour-là. Mais Mathi ne dit rien. Il était comme ça. Si on voulait se confier à lui, il prêtait une oreille attentive et une épaule pour pleurer. Mais si on ne le souhaitait pas, il ne forçait pas la main.
La jeune blonde commença :

« Tu sais qu'on a des « nouvelles recrues ». Et bien nos mères ont décidé qu'on devait s'en charger pendant le buffet de Noël. En bref, je dois accompagner le garçon, Kan, et Jeph ou toi devait (doit ? devez ?) accompagner la fille, Cassandre. Franchement, son nom n'augure rien de bon*. Bref. Ça veut dire que celui qui n'accompagnera pas Cassandre devra se trouver une cavalière. Tu te doutes que ce serait mieux qu'elle fasse partie des AFA mais bon, si ce n'est pas possible, tant pis.
Mathi rigola :
— Tu es bien la fille de Nathalie dis donc. Tu as hérité de son sens de l'organisation. »

Lia lui lança un regard noir qui fit un peu plus rire le jeune homme. Pendant une petite heure, ils continuèrent à parler du buffet. Mathi comptait bien s'y amuser. Après tout, il y aurait sans doute de très jolies jeunes filles à courtiser. Malgré lui, il ne pouvait s'empêcher de draguer quand il était en présence de jolies fleurs, alors qu'il n'était pas frivole. Il se faisait l'effet d'un pauvre salaud mais ne parvenait pas à arrêter. Conséquence d'une blessure enfouie profondément.
Sandrine, la mère du jeune blond, l'appela. Contrairement à ses amis, Mathi aimait sa mère plus que tout. Elle était la personne la plus tendre qu'il connaissait et il tirait sa gentillesse d'elle. Elle atténuait les journées trop chargées avec des sourires à faire damner un saint. Son visage était ouvert et elle avait de beaux yeux bleus et des cheveux blonds, à l'épaule. De petites pommettes rondes lui donnaient des airs de femme maternelle — ce qu'elle était et son humeur constamment joyeuse illuminait les quotidiens moroses.
Mathi la rejoignit. Elle voulait qu'il aille lui faire quelques provisions. Il soupira. Elle était comme ça (c'est la troisième fois, je crois, que tu utilises cette phrase ^^): elle ne se rappelait des produits à acheter que lorsqu'ils avaient fini les courses. Il dit donc à Lia qu'il devait partir et celle-ci décida donc de rentrer chez elle. Puisque l'épicerie n'était qu'au coin de la rue, le jeune homme ne prit pas sa voiture.

Après avoir acheté les aliments de la liste, il sortit du magasin les bras chargés de sacs. Alors qu'il tentait de remettre un pot de confiture à l'endroit, il se heurta violemment à quelqu'un. Ses courses se répandirent au sol. En maugréant, il se baissa pour les ramasser. La personne à qui il s'était cogné s'excusa d'après la voix, Mathi en déduisit que c'était un garçon et l'aida. Mathi releva la tête et fut tellement choqué qu'il serait tombé s'il n'était pas déjà par terre. Des images défilèrent dans sa tête, comme un film passé en mode accéléré.

Des voitures bleues et blanches. Deux hommes, en uniforme. Une sirène. Incessante. A vous donner mal à la tête. Une course effrénée. Un corps. Le choc. Non. Non. Pas ça. Des cheveux bruns, en bataille. Des yeux exorbités de frayeur. Mon Dieu, non. Une voiture dans le ravin. Une ambulance. Non, deux. Un son désagréable. Quelqu'un qui vomit. Je vais le tuer ! Laissez-moi ! Il doit payer ! L'hôpital. La police. Le tribunal. Le cercueil. Ouvrez-le ! Et si elle était encore vivante ?! Je vous en prie. Pitié ! Il part, il s'enfonce. Ils le recouvrent. Mon Dieu, non. NON !

« Non, ce n'est pas possible. »

*Référence au personnage mythique grec, Cassandre, qui fut condamnée à voir l'avenir sans que personne ne la croit pour avoir refusé d'épouser un dieu grec.



Chapitre 4 :
~ Jour 4 ~ Qui es-tu ?

Après avoir rajouté quelques poignées de sels parfumés, Lia se glissa lentement dans son bain. Elle ferma les yeux et se détendit. L'eau brûlante engourdissait ses membres et embrumait son esprit. Elle détacha ses longs cheveux blonds d'un geste las et ils retombèrent dans son dos. Sa tête s'enfonça sous la surface puis remonta au bout de quelques secondes. Maintenant que les soucis étaient chassés, la jeune fille laissa son esprit vagabonder. Elle repensa à l'avant-veille, si bien qu'elle avait l'impression d'y être à nouveau.

« Toi ?! »

Le fils de ses invités était le garçon de la poste. Celui qui lui avait prêté son téléphone. Il semblait aussi ébahi qu'elle. Contrairement à Mathi ou Jeph, il avait l'air rebelle. Il ne correspondait pas du tout à l'idée que se faisait Lia d'un garçon de bonne famille. Elle était certaine qu'il devait avoir un tatouage quelque part. Ils se dévisagèrent mutuellement pendant plusieurs secondes jusqu'à ce que Nathalie, la mère de Lia, appelle pour savoir ce qu'ils faisaient. Ils eurent alors un sourire gêné.

« Heu, salut. Je suis Kan, le fils de Madeleine et Philippe.
— Moi c'est Lia. Entre, je t'en prie. Donne-moi ta veste, je vais la mettre dans le vestibule.
— Merci. »

Pendant qu'elle accompagnait le jeune homme au salon, Lia pensa que finalement, ça ne la dérangerait vraiment pas du tout d'aider ce garçon à s'intégrer. Il était à croquer.
Puisque tout le monde était désormais présent, on passa à table. Un domestique, Mr Bront (je sais pas si les gens de bonne famille appellent leurs domestiques pas leur nom… ^^), servit le repas. Une soupe de poisson en entrée. Lia n'aimait pas ça, mais elle ne fit aucune remarque, en fille bien élevée qu'elle était. En plat, des côtelettes de porc avec un gratin dauphinois. Et en dessert, un tiramisu. Pendant tout le repas, la jeune blonde ne put s'empêcher de jeter des coups d'œil à Kan. Même s'il se tenait correctement, tel un bon gentleman, on sentait en lui une certaine désinvolture, une insolence à peine cachée. Comme s'il rigolait intérieurement d'être là, à cette table. Il n'était pas comme les autres. Bien sur, Lia ne considérait pas Mathi et Jeph comme banals, mais lui avait quelque chose de différent (Mathi, Jeff et lui ont tous "quelque chose de différent", donc ce qui suit le « mais » n'est pas vraiment en opposition avec ce qui le précède. Peut ajouter quelque chose comme « vraiment différent » pour accentuer l'opposition). Une malice, mélangée à cette impression de rébellion.
Lui la détaillait aussi. Il la trouvait assez jolie, avec ses yeux profonds et ses cheveux lisses. Son visage fin montrait qu'elle ne se laissait pas faire. Elle posait sur lui un regard inquisiteur et il se demandait ce qu'elle pouvait bien penser de lui.

Lorsque le repas fut terminé, Nathalie proposa que les enfants – Lia serra les dents à ce mot – aillent dans le petit salon d'à côté pour qu'ils fassent mieux connaissance. En disant cela, elle regarda sa fille avec insistance. Lia comprit qu'elle avait intérêt à faire ami-ami avec Kan. Pas de problème, elle pouvait compter sur elle. Avec un sourire légèrement forcé, elle se leva et enjoignit le jeune homme de la suivre. Ils sortirent en silence et traversèrent un long couloir sans prononcer un mot. La jeune fille ouvrit une porte en bois de chêne et entra. Le petit salon était entièrement tapissé de papier peint à motifs anciens. Le riche mobilier se fondait dans la masse avec des dorures par-ci, par-là. De lourdes tentures pourpres recouvraient les fenêtres et obscurcissaient la pièce. Lia alluma la lumière, qui provenait d'un ostentatoire chandelier dont les bougies avaient été remplacées par des ampoules électriques. Elle fit assoir Kan sur l'un des canapés et se posa elle-même sur celui d'en face. Ils s'observèrent pendant plusieurs minutes, gênés. Lia se décida à entamer la conversation.

« Il faudrait que je te parle, commença-t-elle, à propos du buffet de Noël des AFA. Ta mère t'en a parlé ?
— Et comment, soupira-t-il.
Eh bien voilà, quand il y a de nouveaux membres – on les appelle les recrues entre nous – nous, les jeunes, sommes chargés de les aider à s'intégrer au sein des AFA. Cette année, il y a deux nouvelles recrues : toi et Cassandre, la fille de Rose Cardonne. Les membres les plus importants sont ma mère et les deux autres fondatrices, Sandrine et Gill. Elles ont toutes les deux un fils chacune : Mathi et Jeph. Donc, Mathi, Jeph et moi devons vous aider Cassandre et toi à vous intégrer. Pour en revenir au buffet de Noël, j'ai pensé que tu pourrais y aller avec moi. Cassandre irait avec Jeph ou Mathi. Je te présenterai à tout le monde. Évidemment, si tu sais déjà avec qui y aller, ça ne fait rien. L'important, c'est que personne ne soit non accompagné.
Eh ben dis donc, tu t'entraînes pour succéder à nos mères ? Se moqua Kan. Mais je pense pouvoir me faire des amis sans avoir besoin d'aide. Et je ne suis pas sûr de vouloir pour amis les membres de cette « AFA ».
Lia souffla. Il avait réussi à l'énerver en trois phrases.
— Écoute, si tu crois que ça me fait plaisir de me coltiner toutes les nouvelles recrues, tu te trompes. Je n'ai pas que ça à faire que d'expliquer à tous les nouveaux membres la fonction de chaque autre membre. Mais il faut que tu comprennes un truc. Ici, au sein des AFA, tu n'as pas ton mot à dire. Tu n'es là que pour faire bonne figure. Tu te tiens tranquille pour apporter de nouvelles relations à tes parents. Ce que tu fais en privé ou avec tes amis ne regarde que toi, mais quand tu es en public et surtout aux réceptions des AFA, c'est toute ta famille que tu représentes. On ne fait pas partie de ces familles où on comprend que l'enfant ait besoin de se rebeller ou de s'exprimer. Ici, si tu tournes mal, la faute revient sur tes parents. C'est injuste et rageant, mais c'est comme ça. Et tu auras beau tenter de combattre cette idée, tu n'y changeras rien. Autant l'intégrer tout de suite, parce que sinon, tout ce que tu vas faire, c'est attirer des ennuis à tes parents. Et ça, ça ne serait vraiment pas bon, alors qu'ils viennent de rejoindre l'association. Maintenant, tu es prévenu, fais ce que tu veux mais ne viens pas te plaindre.
— Mais c'est qu'elle mordrait en plus ! Très bien, très bien, ajouta le jeune homme en voyant le regard noir de Lia. Je m'excuse. Je comprend que tu ne veuilles pas décevoir tes parents et c'est également la dernière chose que je veux. Donc, si ta proposition tiens toujours, je suis d'accord pour t'accompagner au buffet de Noël.
Lia soupira. Elle était partagée entre continuer à lancer son venin ou enterrer la hache de guerre. Elle choisit la deuxième option.
— Très bien, c'est décidé alors. »

Un miaulement se fit alors entendre à travers la fenêtre. La jeune blonde se précipita pour l'ouvrir et un chat tigré sauta à l'intérieur. Il vint ensuite s'installer sur Lia qui s'était rassise. Elle le caressait entre les oreilles et il ronronnait.

« Il s'appelle Tigrou, dit-elle devant le regard interrogateur du jeune homme. J'avais dix ans quand j'ai choisi son prénom, précisa-t-elle, en voyant son expression amusée.
— Je ne suis pas fan des chat. Je préfère les chiens. Au moins, ils ne risquent pas de vous griffer si vous les prenez dans les bras trop longtemps.
— Non, ils vous mordent juste dès qu'ils ont faim, ironisa Lia. »
Kan leva les yeux au ciel mais sourit. Maintenant que l'orage était passé, les deux adolescents découvraient qu'ils s'appréciaient.

Pendant deux bonnes heures, ils firent connaissance, parlant de leurs goûts et de leurs activités. Lia avait très envie d'une cigarette mais se retint de le montrer. Comment réagirait Kan ? Peut-être serait-il choqué, peut-être irait-il le répéter à sa mère. Mais c'est lui qui en parla en premier.

« Je peux utiliser ta fenêtre pour fumer ?
— Tu fumes ? Et tes parents te laissent faire ?
— Ils ne le savent pas, tu penses bien.
— Alors ce n'est pas prudent. Ils le sentiront. On n'est pas loin de la salle à manger.
— Tu as raison, soupira-t-il.
— Un jour, je t'emmènerai quelque part où tu pourras fumer tant que tu voudras.

Leurs parents les appelèrent et Kan partit. Lia alla se déshabiller et se coucher, le cœur léger.


Lia se redressa dans son bain. Elle se lava le corps, puis les cheveux et sortit de la baignoire. Après s'être séchée, elle se mit en pyjama et se coucha. Tout irait pour le mieux. Tout était bien organisé. Il n'y avait absolument aucune raison pour que quelque chose tourne mal. Il ne restait plus qu'à choisir comment s'habiller. Il faudrait que Kan soit assorti. Elle avait oublié de lui demander son numéro. Ce n'était pas grave, elle appellerait chez lui Nathalie avait le numéro du fixe de chaque AFA et le lui demanderait. Oui, ce buffet de Noël serait une réussite, c'était certain.
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